Je suis un guépard, de Philippe Hauret

D’un côté il y a Lino qui se perd dans le confort d’un petit boulot, pour le strict minimum : ainsi, il a au moins à manger et un toit. A-t-il eu des rêves ? Lui-même n’en sait rien ; les infos, un peu d’internet, une passion pour l’écriture de textes non publié semble lui suffire. Puis il y a cette jeune femme, Jessica, une SDF qui décide de squatter son palier pour dormir. Elle s’est retrouvée à la rue, fuit la violence entre les désespérés du trottoir en tapant l’incruste où elle le peut. Lino veut l’ignorer, ne pas rompre sa solitude, éviter le contact c’est éviter les emmerdes. Au fond de lui, ce n’est pas si simple ! Son dîner passe mal… Qu’a-t-elle eu à manger, elle ? Lino lui dépose le reste de son repas sur le pas de sa porte. Puis, alors qu’elle toque chez lui, il la fait entrer. Une fois dans les lieus, l’alchimie commence, leurs frustrations se mêlent. La colère rentrée de Jessica contamine lino, le dérapage devient vite incontrôlable…

La haine et l’amour sont de proches parents ! Entre Lino et Jessica un lien se noue rapidement, c’est la force d’un instant de vie. La rage de Jessica contre le monde injuste et la colère rentrée de lino face au ratage de sa vie s’unissent dans un combat commun. Jessica prend la vie comme elle vient, chaque bonheur est un fragment gagné sur le néant, une revanche contre le capital. Lino qui jusqu’ici privilégiait son confort ose prendre des risques. Entre eux, les choses sont claires : on prend ce qu’on peut et advienne ce que pourra ! La vie est brève, autant en profiter.

On est loin du road trip de Bonnie and Clyde, mais nos deux déjantés tentent l’aventure. Le vol permet de mieux vivre : pourquoi donc se gêner ? Qu’’il y ait des dégâts collatéraux ne dérange que la moralité de Lino, mais que ne ferait-il pas pour garder Jessica encore un peu dans son modeste studio ? Avec ses deux-là, l’amour est une urgence de confort. Ensemble ils se sentent fort, profitent et vogue la galère ! Puis, vient le réveil, la prise de conscience, le grain de sable qui mènera nul ne sait où !
Un roman qui se boit comme du petit lait, une histoire de misère, du petit comme il en existe partout. Lino peut être n’importe qui de nos proches, quand à rencontrer Jessica : il suffit de regarder en bas de chez vous, là, sur le trottoir.

Une belle réflexion sur comment peut penser l’ex SDF, sa perception du juste et de l’injuste, de la ligne à ne pas franchir. Mais aussi de ce que la solitude engendre comme sentiments pour ne plus être seul. Un livre bien mené, une belle histoire décortiquant les envies de ceux qui n’ont rien.

Présentation de l’éditeur

Le jour, Lino, employé anonyme d’une grosse boîte, trime sans passion au 37e étage d’une tour parisienne. La nuit, dans son studio miteux, il cogite, désespère, noircit des pages blanches et se rêve écrivain… Un peu plus loin, Jessica arpente les rues, fait la manche et lutte chaque jour pour survivre. Deux âmes perdues qui ne vont pas tarder à se télescoper et tenter de s’apprivoiser, entre désir, scrupule, débrouille et désillusion… Jusqu’au jour où Jessica fait la connaissance de Melvin, un jeune et riche businessman qui s’ennuie ferme au bras de la somptueuse Charlène. Deux univers vont alors s’entremêler pour le meilleur et surtout pour le pire…

Un peu de l’auteur

Né en 1963 à Chamalières, Philippe Hauret passe son enfance sur la Côte d’Azur, entre Nice et Saint-Tropez. Après le divorce de ses parents et d’incessants déménagements, il échoue en banlieue sud parisienne. Sa scolarité est chaotique, seuls le français et la littérature le passionnent. En autodidacte convaincu, il quitte l’école et vit de petits boulots, traîne la nuit dans les bars, et soigne ses lendemains de cuite en écrivant de la poésie et des bouts de romans. Il voyage ensuite en Europe, avant de trouver sa voie en entrant à l’université. Après avoir longtemps occupé la place de factotum, il est maintenant bibliothécaire. Quand il n’écrit pas, Philippe Hauret se replonge dans ses auteurs favoris, Fante, Carver, Bukowski, joue de la guitare, regarde des films ou des séries, noirs, de préférence.

Détails sur le produit

• Broché: 216 pages
• Editeur : Jigal Editions (15 mai 2018)
• Collection : Polar
• Langue : Français
• ISBN-10: 2377220371
• ISBN-13: 978-2377220373
• Dimensions du produit: 19,5 x 1,8 x 12,5 cm

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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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