Tarmac blues, de Gérard Carré

C’est sanglant, ça flingue avant sommation dans un duel aux intérêt très divergents !

Récemment nommé patron aux stups de Paris, Léonard Delevigne fait équipe avec son presque frère, Milo, dans la traque des narcotrafiquants. Entre eux il y a Salomé qui, après avoir aimé les deux, s’est unie à Léonard. Elle est enceinte de jumeaux lorsqu’elle est enlevée par l’organisation de Viking, un caïd puissant qui dirige son entreprise depuis sa prison. Soupçonné de fournir des armes aux djihadistes contre de la drogue, Viking veut récupérer une clef USB contenant les preuves qui risque de transformer sa détention préventive en perpétuité. Pour parvenir à ses fins Viking, alias Jüri Ostnik, donne carte blanche pour l’utilisation de la force à ses hommes de main. Une consigne parfaitement respectée, la force étant presque la seule chose que connaissent les troupes du cartel. Léonard est grièvement blessé lors d’une fusillade. Milo prend alors le relai pour retrouver Salomé qui doit être sur le point d’accoucher. Milo qui a combattu au Rwanda comme casque bleu, constitue une petite équipe prête à tout pour atteindre leur but, quitte à franchir le ligne jaune du droit. Le temps est compté car le Viking a fomenté un attentat pour éliminer un témoin à charge, mais nul ne sait où ni quand, juste que ce sera avant la date de son procès… Milo veut éviter le massacre d’innocents autant qu’il veut délivrer Salomé. Contre les mercenaires du cartel, Milo doit lutter avec les mêmes moyens s’il veut aller vite sans s’embarrasser de la paperasse et de la hiérarchie.

Gérard Carré signe ici un scénario de film d’action digne des meilleurs ! Ça flingue à tout va, ne s’embarrasse pas de la morale qui serait faire aveu de faiblesse, c’est un festival de rebondissement : bref un régal pour le lecteur. Entre la violence sourde à toute émotion du cartel, il y a l’amour pour faire passer la pilule. L’amour entre mecs, qui lie deux hommes mieux que par le sang jusqu’au sacrifice ultime. L’amour entre un homme et une femme qui d’un regard se sentent aspirés l’un vers l’autre pour ne faire plus qu’un. Puis il y a l’amour de la vie qui prime sur le ressentiment, sur l’instinct de vengeance parce que l’on peut être une crapule et, avoir un sursaut comme un éblouissement salvateur.

Gérard Carré emmène son lecteur dans un thriller haletant pour ne plus le lâcher. Aucun temps mort ne vous laisse sur le bord de la route. Les voyous, autant que les flics, mettent en œuvre l’artillerie lourde dans une intrigue aux multiples ramifications n’ayant pour visée que la justice. Une justice bien différente selon que l’on soit d’un bord ou de l’autre ! On appréciera particulièrement de côté borderline du groupe de Milo, un flic comme on les aime avec ses faiblesses mais aussi la force qu’il sait mettre en action pour combattre à armes égales contre les cartels de la drogue. On n’entre pas avec des courbettes dans le monde souterrain du deal ! C’est gore, ça pue, ça flingue à tous les étages et on aime ça. Un polar qui glace le sang, qu’on lira cependant avec une jouissance certaine. Gérard Carré ne compte pas fleurette, il nous conduit dans l’univers du crime organisé, sans arrondir les angles…

Présentation de l’éditeur

Léonard Delevigne est le tout jeune patron de la BAND, branche spéciale de la brigade des Stups de Paris en charge de la lutte contre le narco-djihadisme. Milovan Milosevic, commandant dans la même unité, est le « presque » frère de Léonard que ses parents ont adopté lorsqu’ils étaient adolescents. À l’inverse de Léonard, Milo est un homme d’action, pulsionnel et intuitif, pour qui la fin justifie souvent les moyens. Salomé Delevigne, une brillante avocate d’origine juive hongroise, a rencontré ces deux hommes de sa vie le même jour, une vingtaine d’années auparavant. Elle les a aimés l’un et l’autre, incapable de choisir entre le cérébral et l’aventurier, jusqu’à ce que Milo s’engage dans les casques bleus de l’ONU pour laisser le champ libre à ce « presque frère » envers qui il se sent redevable. Jüri Ostnik, alias Viking, est le parrain d’un important cartel, incarcéré à Fleury pour détention et trafic de drogue. Afin de faire pression sur son mari, Viking donne l’ordre à ses hommes d’enlever Salomé qui est enceinte et prête à accoucher de jumeaux…

Un peu de l’auteur

Source photo Babelio

Avec Tarmac Blues, Gérard CARRÉ avait envie – besoin ? – d’incarner, pour mieux les exorciser, ses propres angoisses concernant ce monde chaotique qui est le nôtre. Le racisme, l’antisémitisme, la misère, l’injustice sociale et leur corolaire, la violence et les extrémismes religieux qui terrorisent le monde… C’est le début d’un engrenage infernal où de nombreux personnages, tous plus paumés les uns que les autres, naviguent à vue, jonglant entre survie, enjeux personnels et principes. Et qu’elles soient victime, bourreau, cible émouvante ou simple complice, c’est essentiellement vers les femmes – ses héroïnes – que vont ses pensées, elles qui portent l’histoire sur leurs épaules, les hommes ne faisant que se débattre, victimes de leurs turpitudes, de leurs trahisons, de leurs jalousies, de leur violence… Un roman dense, carré, efficace qui déboule à toute vitesse !

Détails sur le produit

• Éditeur : Jigal Editions (20 février 2021)
• Langue : Français
• Broché : 368 pages
• ISBN-10 : 2377221262
• ISBN-13 : 978-2377221264
• Poids de l’article : 299 g
• Dimensions : 21 x 2.8 x 14 cm

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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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