La collecte des monstres, d’Emmanuelle Urien

 

On ne la lit pas, on l’écoute ! Emmannuelle Urien

Plutôt que de parler d’un livre, ce qui risquerait d’être réducteur, je souhaite parler d’un auteur, plus exactement d’une jeune femme écrivain Je garde une sainte horreur de la féminisation des noms.

Une jeune femme, disais-je, qui parvient avec un rare talent, à emmener le lecteur vers ce qu’il y a de plus sombre, de plus noir en lui. Dès les premiers mots, elle sait toucher et accrocher la curiosité, donnant envie de savoir la suite de l’histoire.

Cette native d’Angers au regard d’ange et à la jeunesse insolente, Emmanuelle Urien, ne cultive pas dans son écriture la douceur angevine propre aux pays de la Loire ; elle émoustille les sentiments les plus vils qui sommeillent en chacun de nous.

 

Sous le prétexte de conter une histoire, ni plus ni moins banale qu’une autre à la base, tout au plus un  fait divers, Emmanuelle Urien prend son lecteur aux tripes, le cloue dans son siège jusqu’à la fin, pour enfin lui démontrer qu’il n’est pas mieux que tout le monde, il n’est qu’un voyeur de la misère des autres, un exécrable spectateur se repaissant du malheur d’autrui.  Autre particularité, non moins intéressante chez elle, est sa manière d’écrire ; de ponctuer exactement. Lorsqu’on lit ce qu’elle écrit, la ponctuation est ainsi placée, que le lecteur a le sentiment qu’un tiers, aussi invisible soit-il, lui lit le livre. Lire Emmanuelle Urien, c’est accepter d’entendre ce qu’on voit. Ce n’est pas innocent chez quelqu’un qui secoue notre côté fielleux, notre amertume revancharde, nos petites certitudes ; On a vite l’impression de lire sous le regard de sa propre conscience…

 

Tout d’abord nouvelliste chez Quadrature « Toute humanité mise à part »  Ses nouvelles ont raflé tous les prix (la liste en est impressionnante !).

  

Chez Gallimard, « Tu devrais voir quelqu’un » et « La collecte des monstres » (nouvelles)

Tu devrais voir quelqu’unSource E. Urien

  

En quatrième de couverture, il est dit ceci :

Dans la vie de Sarah, il y a un bol rouge, des carnets pour écrire, trois médecins, une amie de toujours, quelquefois Julien, et beaucoup de questions.
Dans la vie de Sarah, pas de place pour Janvier, qui pourtant s’y  installe, évinçant tout le reste.
Dans la vie de Sarah il n’y a plus que Janvier.

 Un jour, c’est sûr, elle le tuera.

 

Résumé :

Sarah Zimmermann est secrétaire médicale et rêve d’écrire. Elle est la maîtresse d’un jeune chef d’entreprise, Julien, marié et père de trois enfants. Quand Julien lui annonce son absence d’un mois pour déplacement professionnel, Sarah s’enferme chez elle et croit qu’un corps masculin se matérialise dans son appartement. Elle le nomme Janvier, il est un personnage à la recherche d’un auteur.

 

La collecte des monstres Source E. Urien

En quatrième de couverture, il est dit ceci :

La vie charrie des monstres. Des personnages discrets à l’existence encombrante, dont Emmanuelle Urien révèle l’histoire en quelques pages. De ces gens presque ordinaires elle dit le quotidien, dans ce qu’il a de moins glorieux et de plus sombre. Son écriture vive et mordante raconte leurs soumissions, leurs renoncements, et les étonnants sursauts qui les mènent à la démesure.

« Quand je repense à nous, je vois deux grosses poupées molles et souriantes qui se tiennent par la main, se fixant avec la même expression imbécile, ignorantes du monde alors que c’est lui qui les tient, qui à son gré les lie ou les sépare, les déchire et les éventre. »

La vie est là, calme et terrible.

 



<” roman »>

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
Ce contenu a été publié dans Livres, Romans contemporains, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire