Deuxième vie de Marie-Claude Gay

Dur, dur, dur de parler d’une histoire que l’on n’a pas aimé lire parce qu’elle vous touche de trop, mais dont on a aimé le développement ! Un peu comme si on lisait sa biographie posthume, avant de rédiger soi-même son acte de naissance…

Dès la dédicace on entre dans le vif du sujet, « A toutes les femmes humiliées de toute la terre », en quelques mots le livre est résumé … Ce roman est un cri, mais aussi une réflexion sur soi-même et sur ceux que l’on pense connaître.

France Portal, une femme que l’âge pousse à se poser des questions, est coutumière de l’emprise des hommes sur elle, son père l’avait déjà préparée à subir, son époux n’aura fait qu’exploiter cette faiblesse. Une exploitation méthodique, savamment orchestrée pour toujours rappeler sa condition à la femme, naturellement inférieure à l’homme. Murée dans une prison dénuée d’affectif, France se compose une figure de circonstance, une image riante pour taire ses espoirs, ses idéaux déçus.

L’homme, son époux, volant de certitude en coup d’éclat, glisse sur le faîte de ses capacités et se tue aussi bêtement que possible. Il fait alors un mort triste dont la superbe est ternie ; le mort devient banalement humain.

L’oppression est une compagne exigeante, un vide affectif ne se manifeste vraiment qu’avec la solitude ; le veuvage de France lui en apporte

la preuve. D’avoir

trop manqué, elle veut l’absolu, son amour sera total et sublimé, ou ne sera pas. Commençant à s’affirmer un peu, à se prendre en main, elle admire au devant tout ceux qui, forts de leur aisance, cultivent l’art de

la séduction. Une

assurance qui rassure, un sourire charmeur et une voix douce transforment l’inconnu en un parti putatif ; sa réserve devient un gage de sérieux, une preuve de son climat idéal.

Si la femme est un glaçon, ce genre d’équipage est annonciateur d’une prochaine fonte. Notre homme s’y connait bien, le fruit ne se peut récolter que mûr à souhait ; patient, il attend qu’il tombe de lui-même.

Celle qui n’a jamais connu le feu s’embrase corps et âmes dans une idylle endiablée, d’absolu, du tout ou rien ; accréditant la thèse de la véracité de l’amour fou.

Le mathématicien ne le sait que trop, chaque thèse à son antithèse ; pour le philosophe c’est histoire de discussion et, France devra s’y résoudre ou grandir. La vie est dure et les choix que l’on fait sont déterminants. France a maintenant son destin entre ses mains, pour se connaître enfin et découvrir peut-être, son défunt mari…

4 ème de couverture :

Mère de deux grandes filles, France Portal vit au Cap-Ferret avec son mari Louis, un homme brutal dont elle subit l implacable tyrannie depuis vingt ans. A la mort accidentelle de ce dernier, elle se trouve soudain à l aube d une nouvelle vie. Elle qui fut l éternelle soumise devient libre de ses choix.
Peu à peu, elle s émancipe, s abandonne à ses dons du dessin et de l écriture, redécouvre le plaisir des rencontres. Mais c est avec son éditeur, Marc, qu’elle va enfin connaître le bonheur partagé et l épanouissement sexuel.
Tour à tour crédule, farouche, passionnée, France finira par surmonter ses faiblesses et atteindre l équilibre de
la maturité. Jusqu’au dénouement inattendu qui lui révélera une clef de son passé.

Parution : 05/2004 chez J.C. Lattès

Code ISBN / EAN : 9782709626262
Hachette : 4536439

Prix Public : 18,00€

Format : 225 mm x 140 mm, 250 pages

 



<” roman »>

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
Ce contenu a été publié dans Achat livre, Critiques littéraires, Livres, Romans contemporains, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire