Un léopard sur le garrot, de Jean Christophe Rufin.

Il n’y a rien que j’abomine autant que les autobiographies et les autobiographes ! Ce sont là, pour moi, que de vaines tentatives visant plus à se convaincre soi-même de ses propres qualités, qu’une édification de son prochain ; un comble de la fatuité qui ne mérite pas le moindre égard. Je fais là une différence d’avec le biographe, dont les visées sont de nous rendre proche un illustre personnage, un inconnu qui mérite une reconnaissance…

Cette autosuffisance, qui confine à l’exhibitionnisme le plus dur, ne trouve pas d’argument qui puisse me détendre ; pourtant, en toute règle il est des exceptions.

Lorsque j’ai su que Jean Christophe Rufin avait écrit une autobiographie modestement sous-titrée chronique d’un médecin nomade  et, sachant que j’ai beaucoup d’estime pour cet écrivain aux multiples facettes ; j’en fus très embarrassé. L’homme était-il descendu si bas qu’il s’adonne désormais à la contemplation de lui-même ?

Il me fallait éclaircir cela au plus tôt, vaincre mon angoisse d’assister à la chute d’une image discrète, et la fin d’une plume agile à conduire en des mondes inconnus et propres à faire rêver…

Encore une fois, le rythme soutenu, la qualité de la langue me prirent dès les premières lignes. C’est avec sa vigueur habituelle que Jean Christophe Rufin nous plonge dans une aventure qui se distingue du commun, son histoire. Le personnage apparait sous les traits d’un homme généreux au caractère entier, que seuls ses idéaux peuvent contraindre. Il peint les dessous d’un monde manipulé par les médias, n’hésite pas à dévêtir quelques gloires de leurs atours de lumière, de mettre en scène ses propres échecs sur le ton de

la comédie. Au

long de ce livre, on rencontre une foule de personnages dont seul l’écrivain peut dessiner le portrait, sans pour autant faire un crime de lèse majesté, car c’est là son talent. Une disposition que Jean Christophe Rufin explique très bien en décrivant sa manière de voir la médecine, telle la conçoit qu’il et aime à la pratiquer ; une médecine qu’Avicenne lui-même n’envisageait pas autrement qu’humaine et philosophique.

Comme toujours avec les livres de Jean Christophe Rufin, c’est dans un tourbillon que le lecteur est pris, une spirale qui ne le lâchera pas avant la fin du livre.


<” roman »>

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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