La louve blanche de Theresa Revay

 

Il est des femmes qui naissent dans l’opulence de la noblesse et le luxe, faites pour le plaisir des yeux, diriger une armée de domestiques et parler plusieurs langues couramment ; le vieux mythe de la princesse à la peau dure…

Mais justement, qu’en est-il de ces princesses élevées pour et dans le faste lorsque s’écroule l’édifice qui les fit naître ? C’est l’aventure qui arrive à Xenia, lors de l’arrivée des bolcheviks qui tueront son père, elle devra fuir avec sa sœur, sa mère souffrante et son frère encore nourrisson, accompagnés d’une fidèle servante. Devant la passerelle du bateau pour l’exil, son oncle Sacha lui confira ce décombre de famille, parce qu’elle est forte, elle… La maladie emportera sa mère lors de la traversée et, c’est enveloppée d’un drap blanc qu’elle sera laissée à la mer ; on ne conserve pas les morts au large, elle ne retrouvera pas sa terre de Russie. Ebranlée jusqu’au fond d’elle-même, Xenia conduira les siens vers la France, à Paris où elle travaillera pour les nourrir.

Elle n’a alors que quinze ans, déjà chargé de famille, Xenia pour eux se fera louve.

Les difficultés de sa vie feront la complexité de ses amours. Elle aimera à la folie un homme à qui elle se donnera entièrement, mais à qui elle refusera la communauté de vie ; il restera son naufrage permanent, son amour fidèle et le père de son unique enfant. Néanmoins, Xenia épousera un autre homme, bon pour elle et sa famille, il l’aimera sans condition…

Ce livre nous conte un destin rare de la Russie des tsars au Berlin d’avant guerre, de Paris à Berlin dans

la guerre. On

vit dans cet ouvrage la descente aux enfers d’un peuple entier, dépossédé de ses biens et de sa dignité d’humain. Il nous peint des personnages vrais et hauts en couleurs qui témoignent que tous les allemands ne furent pas des monstres. Theresa Revay

sait trouver les mots justes pour décrire comment un monde bascule dans l’atrocité et la peur, pourquoi l’on suit pour ne pas sombrer aussi…

 Source image : Le figaro livres

Très attachant et bien écrit, on ne lâche pas ce livre chargé d’émotion et de souffrance. J’ai en horreur la repentance et la commémoration permanente, qui pour moi vont à l’inverse du but visé ; mais cette histoire donne un jour neuf sur une période noire de notre histoire. On y apprend notamment que l’on savait l’existence des camps avant même le début de la guerre, à quel point l’Europe ont été couardes …



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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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