Maux fléchés, d’Alain Bron

Il n’y a plus d’endroit où être mieux peinard qu’un bled paumé : fût-il le trou du cul du monde ! Enfin, c’est ce que pensent les voyous des villes lorsque le besoin d’air frais s’impose à eux et, que contre toute attente, il s’y trouve des habitants heureux d’y résider. Des gens pour qui les valeurs de la terre et des traditions restent vivantes dans la mémoire, sachant ce que signifie l’amitié dans des territoires où chacun sait se reconnaître, où presque tous ont des liens de parenté. Alors, ce n’est pas parce qu’il arrive un estranger ignorant de tout que les choses doivent changer. On lui montre ses valeurs, cherche à le faire entrer dans la confrérie en lui témoignant de l’amitié… C’est sans compter sur le goût du lucre des électrons libres du monde civilisé… Même au fin fond de l’Ardèche on a du savoir vivre, on s’y accroche, on a sa fierté !

J’ai rencontré ce polard incroyable au détour d’un salon du livre, pourtant ce n’était pas gagné d’avance car j’ai peu de plaisir avec les romans policiers… Je recherche des auteurs qui m’emmènent dans leurs sillages, sans oublier que je ne suis pas là pour ramer… Bourré d’humour, le ton de celui-ci m’a enchanté. Pour un peu, le lecteur retrouve ses racines d’avant ce monde moderne filant à la vitesse de l’informatique. Tour à tour, touchant ou aussi violent qu’une grosse colère, Alain Bron nous entraîne dans une fiction qui pourrait facilement venir d’un fait divers réel. La perception de l’esprit paysan est brillamment dépeinte avec ses non-dits, ses croyances et ses peurs, sa noblesse et son envie de faire bien ce qui doit être fait car pour respirer la terre à des exigences ; le tout confronté à la réalité non virtuelle des malfrats est un vrai délice. C’est un roman sortant des sentiers battus, en marge du genre, prenant son lecteur un peu comme le ferait un confident.

Quatrième de couverture (Source éditions IN OCTAVO)

 » Mots croisés, horoscope et recettes de cuisine ne font pas bon ménage avec le meurtre !  » Alain BRON

Salade de truands à l’ardéchoise : saisissez un paroissien ordinaire, laissez mijoter en cellule ; ajoutez un voyou lyonnais et son calibre ; relevez d’une poignée de mauvais garçons, d’une veuve et d’un colonel de gendarmerie mélomane ; assaisonnez de vendettas urbaines et de rancœurs agricoles. Servez chaud au creux d’une vallée perdue. Que diable Quentin Cherrier, pigiste épris de ruralité, avait-il besoin d’ajouter son grain de sel ? Il est des estomacs qui ne supportent pas plus les châtaignes que les pruneaux…

Élie n’aurait jamais dû s’emporter. Jamais il n’aurait dû hurler à son voisin : « Un jour, j’aurai ta Peau ! ». Et devant témoins, par-dessus le marché ! Il aurait mieux fait d’obéir à sa culture parpaillote et laisser à Dieu seul le soin du châtiment. Ces quelques mots ne lui avaient valu rien de moins qu’une garde à vue, suivie d’une mise en examen et une incarcération à la maison d’arrêt de Privas. Pas fort pour un Ardéchois silencieux, travailleur et tenace. Un Ardéchois, quoi !

L’auteur :

Né d’un père Franc-Comtois et d’une mère italienne, le petit Alain Bron découvre l’existence des microbes en ramassant dans la rue tout un tas de cochonneries qu’il rapportera à la maison. À douze ans, il invente le cure-pipe électrique. À seize ans, il expérimente sur son avant-bras la loupe solaire. À trente ans, il fait semblant de comprendre les effets systémiques du management matriciel. Aujourd’hui, il écrit des nouvelles, des textes d’humour et des polars qui, à son grand étonnement, sont bien accueillis par le public.

 

Son blog : http://alainbron.ublog.com

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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