Khadija, de Marek HALTER

Après les femmes de la bible, Marek Halter s’attache désormais à retracer l’histoire de celles de l’islam. Ce premier opus relate la vie de Khadija, première épouse de Muhammad ibn Abdallâh (Mahomet) qui, n’en déplaise à certains, fit de lui ce qu’il est advenu. Comme le disait Victor Hugo il lui a sûrement fallu Ce génie particulier de la femme qui comprend l’homme mieux que l’homme ne se comprend. Car c’est Khadija qui la première comprit le trouble de la révélation survenu chez son époux lors de ses prières, alors que lui-même cherchait sa vérité dans le capharnaüm des divinités fleurissantes au gré des balancements de pèlerins visitant la Ka’ba.

Un parcours initiatique

Du modeste chamelier, placé auprès de Khadidja bint Khuwaylid par son oncle Abû Tâlib de la tribu de Quraych, à l’homme qu’il est devenu il faudra à Muhammad suivre un long cheminement où, la force de l’amour qu’il voue à Khadija lui donnera la force, et le courage de se surpasser. Il y gagnera en sagesse, évitant les conflits inutiles, œuvrant pour le bien de sa communauté jusqu’à gagner une place légitimée par ses succès dans l’assemblée des grands de la Makka : un forum dominé alors par le clan Umayya, idolâtre des dieux multiples représentés autour de la Ka’ba.

La révélation

Au retour d’une caravane, Muhammad est soucieux, il recherche la solitude et délaisse les affaires de son clan. Il s’isole dans des grottes situées à l’écart de la Makka. Il s’y recueille durant 41 jours, de l’aube au crépuscule. Là, il sent une présence lui imposant d’ouvrir les yeux, qui lui dicte des pensées, lui traçant les bases du futur Coran : Khadija y voit la possibilité d’avoir, eux aussi, un livre fédérateur à l’instar des christós et des Yehoudim. D’ailleurs, Mahomet n’a-t-il pas dit après l’une de ses méditation : « Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : « Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons ». » Le Coran (XXIX ; 46) ? C’est bien la preuve aux yeux des siens qu’un prophète est parmi eux, et chacun s’en réjouit : pourtant, il va falloir se préparer à l’opprobre des idolâtres en sortant au grand jour annoncer la parole divine. Un combat dont Muhammad sera l’étendard pour imposer ses vues au monde, mais déjà une lutte perdue pour Khadija dont le destin est accompli : elle ne verra pas le monde nouveau auquel elle a contribué avec courage et abnégation.

Entretien avec Marek Halter

Au salon du livre de Paris 2014, lors d’un entretien avec l’auteur de Khadija, Marek Halter me disait qu’il aborderait dans ses trois prochains livres une histoire méconnue, parfois politiquement incorrecte aux yeux de quelques puristes : la vie des trois femmes de Mahomet. On comprend facilement avec l’intolérance de l’intégrisme que cela puisse faire polémique. Pourtant, l’amour du prophète pour sa fille Fatima et ses deux femmes, Khadija et Aïcha, montre avant tout l’homme de cœur. Contrairement aux hommes de son époque, il respectait le libre arbitre de tous, femmes comprises.

Dans ce roman, la fidélité de l’auteur envers les faits reconnus est admirable. Marek Halter me confiait aussi que dans un essai on raconte les faits, le fruit d’une réflexion personnelle comme dans « Faites-le », mais dans un roman il y a la part du rêve, du sentiment et du drame, et le romancier a la liberté, voire le devoir, de jouer avec. Aussi s’écarte-t-il un peu en fin du roman de vérités pourtant avérées : nul drame pour l’histoire, ce roman est consacré à Khadija sans prétention de réécrire l’histoire.

4ème de couverture

Après le succès de sa trilogie La Bible au féminin, Marek Halter nous raconte Les Femmes de l Islam. Le premier volet de cette magnifique épopée romanesque rend hommage à Khadija, la première épouse de Muhammad.

La naissance de l’islam, c est d’abord l’histoire d’une femme, Khadija, la première épouse de Muhammad ibn Abdallâh. Si Khadija n’avait pas dit : « Moi je crois », l’aventure musulmane n’aurait jamais commencé.
Khadija, prospère femme d’affaires, est veuve. Pour conserver sa place au sein de la communauté des riches marchands de La Mecque, elle doit se remarier. Contre toute attente, son choix se porte sur un homme pauvre, inconnu et illettré : Muhammad ibn Abdallah. Mais il est de douze ans son cadet, elle est très amoureuse et craint le ridicule. Pourtant, son cœur a bien choisi. Muhammad ne voit pas l’âge de Khadija, il voit sa beauté et son intelligence. Il sait qu’elle est celle qu’il pourra chérir et révérer, et dont il obtiendra amour et respect. En dix ans de bonheur, le couple s affirme dans la société mecquoise. Khadija s impose comme une femme d’exception, tandis que la modération et la sagesse de Muhammad conquièrent les puissants. La naissance de trois filles et d’un fils les comble. Mais, soudain, la chance tourne. La peste s abat sur La Mecque. Alors que Muhammad mène une caravane vers la Syrie, Khadija fait preuve d’un courage et d’une force inouïs afin de sauver la population. Puis, au retour de Muhammad, des pluies torrentielles s abattent sur la ville et leur fils unique meurt. Cette série de tragédies annonce-t-elle des temps nouveaux ?
Muhammad se renferme et s’isole dans le désert. Là, un ange, l’ange Gabriel, lui transmet les paroles du Dieu Unique. Il croit devenir fou, il a peur. Khadija, elle, pressent qu’il s agit là d un grand événement. Elle l’encourage et fait venir des scribes pour immortaliser ces paroles mémorisées par Muhammad, posant ainsi les fondements sur lesquels le Prophète bâtira l’une des plus formidables aventures religieuses du monde. Une aventure passionnante qu’aujourd’hui, quinze siècles plus tard, plus d’un milliard d individus vénèrent comme « leur histoire ». Mais bientôt Muhammad est persécuté, et Khadija, vieillissante, doit se battre pour le défendre.

Le deuxième volet de la trilogie rendra hommage à Fatima, sa plus jeune fille, la guerrière, et son principal soutien. Sans elle, Muhammad n’aurait pu imposer l’islam dans la péninsule arabique.

Le troisième tome sera consacré à Aïcha, sa jeune épouse, sa « bien-aimée », qui a fidèlement retranscrit les paroles de Muhammad, donnant ainsi naissance à la sunna, tradition sur laquelle s’appuie aujourd’hui la majorité des musulmans.

Un peu de l’auteur

La culture musulmane accompagne depuis toujours Marek Halter, juif polonais ayant passé une partie de son enfance à l’ombre des muezzins d’Ouzbékistan. Profondément œcuménique, Marek Halter organise depuis toujours des événements symboliquement forts pour rapprocher les représentants des trois religieux monothéistes et réconcilier juifs et musulmans. Parue aux Editions Robert Laffont, sa tétralogie La Bible au féminin – Sarah (2003), Tsippora (2004), Lilah (2005) et Marie (2006) – a connu un immense succès en France et à l’étranger.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA Source image : Goliath.com au salon du livre de Paris 2014

Détail du produit

  • Broché: 374 pages
  • Editeur : ROBERT LAFFONT (10 avril 2014)
  • Collection : ROMAN
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2221133846
  • ISBN-13: 978-2221133842
  • Dimensions du produit: 24,2 x 15,4 x 3,4 cm

 Retour accueil

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
Ce contenu a été publié dans Biographie, Critiques littéraires, Livres, Romans historiques, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire