La blanche Caraïbe, par Maurice Attia

La blanche Caraïbe, un polar noir sous le soleil des tropiques !

Paysages de rêve et sable chaud, les Antilles font figure de paradis, mais peut-on se fier aux apparences ? Derrière le tableau idéal, un univers entier se cache, une France de la débrouille, entre sorciers et trafics, bagarres et histoires de fesses. Elles se bougent car il faut bien vivre avec un chômage endémique, des ressources limitées souvent inégalement réparties. Maurice Attia choisi ce cadre pour son roman. Un peu comme Marseille, les Antilles ont chaudes, hautes en couleurs, surtout en Guadeloupe ! Son personnage principal, Khoupi, se trouve mêlé à un meurtre dont il n’est pour rien, son instinct d’ancien flic lui commande de trouver la solution avant d’en devenir le responsable ; il appelle à l’aide son vieil ami Paco, également ancien flic. Ensemble, ils vont découvrir un monde parallèle où l’envers de la carte postale n’est pas très clair, voire très sombre.

Les Antilles doivent vivre et, attirent des convoitises. Les opérations immobilières font le bonheur des uns et attirent la rancœur des autres. La construction des HLM des années 70 pour remplacer les bidons-villes ne s’est pas faite sans heurt : il fallait changer de style de vie, entrer dans le moule du colonisateur, casser des traditions et, tous n’ont pas aimé. Il y a les jalousies de ceux qui se sentent laissés en marge alors que d’autres réussissent. Enfin, c’est un mélange des cultures qui ne se fait que dans la douleur. Rien n’est simple pour Khoupi et Paco investis d’aucune légitimité pour trouver une solution, résoudre une énigme que nul ne veut voir éclater au grand jour : cela bouleverserait bien des intérêts, ébranlerait un équilibre certes instable, mais satisfaisant pour beaucoup…

Le roman se passe dans les années 70, mais cette réalité est restée très présente dans les Antilles. Ceux qui connaissent bien ces îles s’y retrouveront parfaitement. Attachantes et mystérieuses, les Caraïbes sont un mélange de rêve et de drame. C’est le cadre idéal pour un polar bien noir, noueux et complexe où chaque fait en entraîne un autre tout aussi tordu. Les Antilles sont un tout, d’un équilibre fragile, mais relativement stable. Les accommodements avec la république sont légion, mais lui permettent de survivre plutôt mieux que mal. La colère des uns, tout comme la soufrière en 1976, éclate de rage de temps en temps comme une soupape pour calmer la pression trop forte. Khoupi, blanc de la métropole, n’est attendu de personne pour dire tout haut ce qui se trame tout bas, il devra la jouer finement pour se sortir d’affaire.

En résumé, un grand polar bien noir, hors du cadre habituel des grandes villes, dans la touffeur des tropiques. On appréciera l’enchaînement des faits qui dressent une cartographie sociale des Antilles. Plus sociétal que meurtrier, ce polar est un régal de lecture, une affaire en entraînant une autre rien n’est bien clair sous le soleil des Caraïbes.

Présentation de l’éditeur

En 76, Paco a renoncé à sa carrière de flic, il est devenu chroniqueur judiciaire et critique cinéma au journal Le Provençal. Irène, elle, poursuit avec succès son activité de modiste. C’est un coup de fil de son ex-coéquipier qui va bousculer cette vie tranquille. Un véritable appel au secours que Paco ne peut ignorer. En effet, huit ans auparavant, après leur avoir sauvé la vie, Khoupi avait dû fuir précipitamment aux Antilles avec sa compagne Eva… Aujourd’hui, il a sombré dans l’alcool et semble au coeur d’une sale affaire mêlant univers néocolonial, corruption, magouilles immobilières et trafics en tous genres. Tous les ingrédients sont là : notables assassinés, meurtres inexpliqués, hommes de l’ombre, réseaux, femmes ambitieuses… Le tout à grand renfort de rhum, de drogue, de sexe et de quelques sorcelleries… Alors qu’une éruption volcanique gronde et menace de purifier l’île aux abois, Paco et Irène réussiront-ils à tirer Khoupi de cet enfer ?

Maurice Attia est né en 1949 à Alger dans la Casbah où son père est alors cordonnier. Il va à l’école primaire dans le quartier essentiellement européen de Bab El-Oued. L’enfant joue au foot dans les ruelles quand ont lieu les fusillades avec l’armée française en mars 1962. Sa famille, comme tant d’autres à ce moment-là, décide de s’exiler à Marseille. L’adolescent grandit dans cette ville d’accueil, y fait des études de médecine, devient psychiatre et plus tard psychanalyste. Maurice Attia est l’auteur de plusieurs romans noirs dont une trilogie – Alger la Noire, Pointe Rouge et Paris Blues – parus chez Actes Sud qui relate les aventures policières et politiques de Paco Martinez entre 1962 et 1970. Des romans noirs où l’auteur s’attache à décrire les maux des petites gens et les dérives politiques, tout d’abord dans une Algérie déchirée, puis dans cette ville de Marseille qu’il connaît bien et enfin à Paris, à la Fac de Vincennes, alors expérimentale et en ébullition permanente. Maurice Attia apporte au genre policier un regard original, inspiré de sa double activité de cinéaste et de psychanalyste. Il reprend, aujourd’hui, chez Jigal, Paco, son personnage, libéré « des obligations policières » pour une nouvelle série d’enquêtes, une nouvelle trilogie qui débute en 1976 et se terminera en 1981.

Détails sur le produit

• Broché: 272 pages
• Editeur : Jigal Editions (18 mai 2017)
• Collection : Polar
• Langue : Français
• ISBN-10: 2377220045
• ISBN-13: 978-2377220045
• Dimensions du produit: 21 x 2,5 x 14 cm

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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