Les Chemins de promesse de Mireille PLUCHARD

Partir, est-ce l’espoir d’un meilleur ou une fuite vers l’inconnu ?

Sous Napoléon III la révolution industrielle se met en marche. La nécessité de doter le France de lignes de chemin de fer devient pressante. La ligne méditerranéenne est en cours de réalisation. Le besoin de recourir à une grande quantité de main-d’œuvre est criant. Dans les campagnes, les fils qui ne peuvent hériter de la ferme familiale se font embaucher à la construction de la ligne. D’autres y voient une opportunité de commercer avec le chantier, gourmand en ravitaillement afin de nourrir tout ce personnel de tacherons. L’affaire est rude, des percements de tunnels sont prévus, des ponts sont à construire, des fermes sont coupées par l’avancée du rail. Si certains y trouvent leur compte, d’autre s’opposent à ce qu’ils pressentent comme une folie contre nature, une atteinte aux traditions. Aubin quitte la ferme de son père pour aller terrasser, après avoir évité de justesse la conscription. Loin des siens, il vit mal la séparation. Chez son père, le désir de marier sa fille selon son choix pousse cette dernière à choisir la clandestinité. La famille se déchire, le monde d’Aubin se disloque. Le progrès est-il à ce point destructeur ? Pourtant, soucieux d’améliorer le confort de sa mère, Aubin, contre l’avis paternel, fait installer une citerne d’eau de pluie. Une citerne qui fera le malheur de tous. L’échec est cuisant, cependant, tout échec n’en est pas un si l’on en tire quelque profit : sauront-ils en profiter pour rebondir ?

Mireille Pluchard nous offre ici une très belle histoire se situant au milieu du XIXème, alors que le France est politiquement instable et, s’impatiente de rattraper l’Angleterre qui construit les lignes du train à vitesse forcée. Les marchandises ont besoin de circuler, les manufactures des provinces seront mieux desservies par le chemin de fer que par des routes approximatives, par des wagons que par les chariots à traction animale. Le progrès est impatient, il faut faire vite, toujours plus vite quitte à brusquer les populations, déranger la quiétude des campagnes. Le rail doit tirer le pays du sommeil, fusse au prix de quelques sacrifices !

Fort bien documenté, ce roman met la lumière sur une période mal connue qui a marqué le début de l’exode rural. Tous les manouvriers ayant pris goût au salariat, ce sont pour beaucoup fait embaucher sur place, dans les usines jalonnant les voies, puis, peu à peu vers les grandes villes. L’auteur nous dresse également un portrait très réel de la vie des campagnes, ce petit monde vivant en vase clôt sur ses terres. Des terres auxquelles ils sont attachés presque plus qu’à leur famille : elles font parties d’eux, elles sont leurs tripes, elles sont le seul univers qui vaille. Aussi, sont-ils méfiant de l’arrivée d’un futur en devenir dont on ne sait rien et, qui apporte des inconnus venus de partout dont chacun se méfie.

Un très bon moment de lecture qu’on ne lâche pas facilement. Un livre où nombre de lecteur reconnaîtront un parent paysan, où un peu d’eux même lorsqu’ils sont partis pour la ville au siècle dernier, c’est-à-dire presqu’hier !

Présentation de l’éditeur

A une vie tracée par son père, Aubin, l’héritier du mas de Castanhal, a préféré l’aventure. La construction de la ligne de chemin de fer entre Paris et la Méditerranée sera pour le jeune homme le terrain d’intenses initiations et de rencontres en ce milieu du XIXe siècle.
Tout doit être immuable au mas du Castanhal où le maître des lieux, Lazare Pradier, trace pour ses enfants, Aubin et Adélie, des chemins de vie calqués sur le modèle des anciens. A l’insu de son ombrageux époux, Blanche les instruit de son mieux d’un savoir reçu d’un vieil abbé. Adélie récoltera les premiers fruits de cet enseignement en quittant le Castanhal pour s’occuper des enfants d’un ingénieur des mines. Les premiers émois amoureux d’Aubin, cruel apprentissage, vont ouvrir à l’héritier du Castanhal d’autres horizons. Comme celui de la construction d’une ligne de chemin de fer qui sera pour lui le champ d’intenses découvertes : celle de l’amitié, d’abord, qui le liera à Pierre, un cadet dépossédé et jeté sur les chemins de misère ; celle de la satisfaction du travail accompli ; celle de l’amour enfin !
Et tant pis si les plans minutieusement établis par Lazare s’en trouvent bouleversés. Le voyage initiatique de son fils Aubin en fera un homme dont Lazare pourra être fier.

Un peu de l’auteur

Passionnée d’Histoire et d’histoires, Mireille Pluchard a écrit Le Petit Bâtard, Le Puits Sans-Nom et Les Sentes buissonnières, qui ont connu un vif succès. Elle a également publié Le Miroir d’Amélie, Le Choix de Diane et Les Souffleurs de rêves aux Presses de la Cité.

Source photo wikimedia.org

 

 

 

 

 

 

 

 

Détails sur le produit

• Broché: 400 pages
• Editeur : Presses de la Cité (20 septembre 2018)
• Collection : TERRES FRANCE
• Langue : Français
• ISBN-10: 2258138515
• ISBN-13: 978-2258138513
• Dimensions du produit: 13,8 x 3,8 x 22,5 cm

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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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