En moi le venin, de Philippe Hauret

Nul ne guérit de son enfance !

Franck Mattis, lieutenant de police en disponibilité, traîne son mal être dans les bistrots. Côtoyer la misère crasse du monde, la bêtise, la violence qui font le quotidien d’un flic ont achevé de lui ôter toutes ses illusions. Là où il trimbale désormais sa carcasse personne ne sait qu’il est flic. Franck cherche l’oubli, jusqu’à s’oublier lui-même. Un drame le touchant va le plonger dans son passé et, bien malgré lui, son instinct de flic va reprendre le dessus. Revenir en arrière, retrouver ceux qui étaient rangés au rang des souvenirs, c’est faire revivre des espoirs déçus, retrouver des amis perdus de vue dont tous ne sont pas devenus des oies blanches. Mais revoir Esther justifie que Franck mouille un peu sa chemise, sorte de sa léthargie alcoolisée. Il va devoir renouer avec ceux qui vivent la nuit, combattre ses démons pour enfin, peut-être, obtenir la paix vers une vie normale.

Un roman qui plonge au cœur de l’univers de la nuit, des crapules qui ne s’embarrassent pas de principe pour atteindre leurs objectifs. Des voyous pour qui seule la valeur ajoutée pour leur profit compte, sans quoi on élimine le plus simplement du monde. Pour eux, le meilleur des amis ne l’est plus dès qu’il cesse d’être rentable, la notion de sentiment est un luxe dont ils n’ont pas les moyens. L’affection est une marque de faiblesse pouvant les mettre en danger… Il y a aussi les politiques qui frôlent la ligne jaune régulièrement car une campagne coûte cher et les financements ne courent pas les rues. Entre celui qui veut devenir le premier magistrat de la ville, et celui qui tient les cordons de la bourse, un jeu d’équilibriste s’est instauré. Ils se méprisent, mais ont besoin l’un de l’autre. Puis, la belle Esther est là, au milieu de ce jeu de rôle qui, pour promouvoir le candidat à la mairie, doit frayer avec le voyou. Détail intéressant, tous se connaissent depuis l’enfance, ayant été sur les même bancs du lycée.

C’est noir et souvent sordide, avec ça et là des instants de tendresse plus que fragiles ! Philippe Hauret brosse avec ses personnages toute une palette de couleurs. Des personnages allant du refoulé à l’ambitieux, tous avec une revanche à prendre sur la vie, sur leur vie. Si certains auraient souhaités discuter, ou simplement fermer les yeux, il en est pour qui la solution ne peut être que radicale, et ce n’est pas celui qui braille le plus fort ! Un polar sans enquête de police, car dans cette couche de la société, on sait prendre des assurances.

Présentation de l’éditeur

Suite à un événement tragique, l’ancien lieutenant de police Franck Mattis se voit contraint de retourner sur les terres de son enfance. Il y retrouve d’anciens camarades de lycée. À commencer par l’envoûtante Esther, devenue chargée de communication pour le compte d’un candidat à la mairie sans scrupules. Mais aussi Valéry, le boss un peu dingue d’une boîte de nuit dans laquelle de jeunes femmes sont contraintes à la prostitution. Il y a aussi Ben, le passionné d’informatique qui végète dans son appartement en compagnie d’une étrange créature. Cécile, la secrétaire soumise aux jeux pervers de son employeur, Warren, l’amant stupide et incontrôlable, ou encore Moe, l’homme de main impitoyable qui ne rêve que de se retirer au calme avec ses chiens. Franck Mattis se voit plongé au cœur d’un monde qu’il ne connaît que trop bien, celui de la nuit, de la violence, du mensonge et de la désespérance. Une fois encore, il lui faudra lutter contre ses propres démons, et qui sait, peut-être enfin trouver la paix…

Un peu de l’auteur

Né en 1963 à Chamalières, Philippe Hauret passe son enfance sur la Côte d’Azur, entre Nice et Saint-Tropez. Après le divorce de ses parents et d’incessants déménagements, il échoue en banlieue sud parisienne. Sa scolarité est chaotique, seuls le français et la littérature le passionnent. En autodidacte convaincu, il quitte l’école et vit de petits boulots, traîne la nuit dans les bars, et soigne ses lendemains de cuite en écrivant de la poésie et des bouts de romans. Il voyage ensuite en Europe, avant de trouver sa voie en entrant à l’université. Après avoir longtemps occupé la place de factotum, il est maintenant bibliothécaire. Quand il n’écrit pas, Philippe Hauret se replonge dans ses auteurs favoris, Fante, Carver, Bukowski, joue de la guitare, regarde des films ou des séries, noirs, de préférence.

Source photo Babelio 

Détails sur le produit

• Broché : 232 pages
• Editeur : Jigal Editions (17 septembre 2019)
• Collection : Polar
• Langue : Français
• ISBN-10 : 2377220819
• ISBN-13 : 978-2377220816
• Dimensions du produit : 19,5 x 0,2 x 12,5 cm

< » En moi le venin, de Philippe Hauret »>

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
Ce contenu a été publié dans Achat livre, Critiques littéraires, Livres, Polars, Thriller, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire