La fille d’Omaha Beach, de Geneviève Senger

La seconde guerre mondiale vient de finir, il faut déminer les côtes du mur de l’atlantique. L’état décide d’utiliser des prisonniers de guerre allemands pour nettoyer les plages du débarquement.
Caen est totalement rayé de la carte suite aux bombardements des forces alliées. En juin 1945, Claire vit dans un baraquement avec sa grand-mère en attendant la reconstruction de la ville. Elle a tout perdu, son père fusillé, Lucas son fiancé déporté et mort dans les camps, son logement et les souvenirs y étant associés. Ses amies retrouvent peu à peu une vie presque normale, mais elle ne peut se résoudre à oublier les jours heureux avec son fiancé. Alors qu’elle tente de rejoindre le chien de Lucas qui semble perdu sur la plage, un cri la stoppe net : elle se trouve sur l’emplacement d’une mine. Elle doit patienter sans bouger jusqu’à l’arrivée des démineurs. Sauvée après deux longues heures d’attente par un soldat allemand, elle devient La fille d’Omaha Beach ! Ce prisonnier allemand, ancien soldat SS, endoctriné dès sa jeunesse dans les jeunesses hitlériennes, prenant conscience de la sauvagerie de cette guerre, est devenu un refusant. Pourtant, lui aussi à fait des choses ignobles, il a obéi aux ordre, fait comme ses camarades jusqu’au moment où, il a réalisé la barbarie des combats. Son rôle de démineurs lui plait, il peut ainsi tenter de se racheter, alléger un peu la honte de son engagement dans les SS.
Il a suffi d’un regard pour que le prisonnier Joachim Bach tombe amoureux de Claire. Un sentiment partagé auquel claire essaye de résister en mémoire de Lucas, de son père, tous deux résistants morts pour avoir combattu les forces d’occupation. Puis, il y a le cousin Arthur qui l’aime comme un fou. Un cousin grâce à qui elle et sa grand-mère ont amélioré l’ordinaire tant ce garçon est débrouillard…

Après l’occupation et la violence des combats, à l’heure de la reconstruction, toute relation avec les allemands est très mal vue. On a tondu les femmes ayant fricotées avec l’ennemi, on traque les collabos qui tentent de faire profil bas, alors tomber amoureuse d’un allemand révolte tout le monde. Claire l’a bien compris, aussi tente-t-elle d’étouffer ce sentiment qui l’étouffe. Arthur, son cousin qui sait très bien comment trouver ce qui manque dans un pays dépourvu de tout, où il faut se restreindre avec des tickets d’alimentation, l’aime et envisage de l’épouser. Il patiente, car il sent que Claire est encore trop attachée à Lucas pour qu’il puisse lui déclarer sa flamme. Cependant, l’inclinaison naissante de claire pour ce prisonnier allemand, le révolte, Claire est à lui ! Arthur est convaincu que claire est trop affaiblie moralement après les deuils la frappant pour prendre conscience de l’absurdité de cette idylle naissance. Pour tenter de sauver son amour, Arthur va devoir tenter de faire entendre raison à Claire avec l’aide de sa grand-mère.

Geneviève Senger aborde un côté très méconnu de la fin de la guerre 39-40 : le déminage des plages. Le tout nouveau ministère de la reconstruction sélectionne des prisonniers de guerre pour effectuer ce travail. Ce roman met la lumière ces travailleurs de l’ombre. Sur un fond d’amour franco-allemand totalement réprouvé, Geneviève Senger signe un véritable thriller. En effet, la traque des anciens collabos contraint ces derniers à se fondre dans le paysage, à adopter la pensée commune, quitte à en faire un peu plus que les autres. Malgré tout, il arrive que ceux qui sont pris parlent, faisant tomber les masques, rebattent les cartes de respectabilité affichée par leurs anciens camarades. Être capturés ou parvenir à fuir pousse les plus audacieux à toutes les extrémités. Un roman captivant, difficile à quitter. Un roman historique, une intrigue allant croissante au long du livre, qui tient le lecteur en haleine jusqu’à un final explosif !

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Présentation de l’éditeur

1945, Normandie. La rencontre amoureuse de deux êtres qui n’auraient jamais dû se croiser, deux âmes brisées qui vont se reconstruire ensemble. Et l’histoire méconnue des démineurs allemands, prisonniers de guerre, obligés de rester en France pour déterrer les mines, notamment sur les plages du Débarquement.
Caen, juin 1945. Claire, orpheline d’une vingtaine d’années, vit avec sa grand-mère. Sa mère est décédée, son père, résistant, a été fusillé par les Allemands et son fiancé est mort dans un camp de concentration. Tandis que ses amies renouent avec la vie, elle ne peut oublier les jours heureux avec Lucas. Tandis que l’une d’elles épouse son fiancé revenu du STO, Claire, quittant la fête, pédale jusqu’à la plage où elle retrouve le chien de Lucas, qui pénètre dans la zone du déminage. Elle le suit mais l’animal est fauché par une mine. S’ensuivent de longues heures durant lesquelles elle doit attendre, immobile. C’est un Allemand, prisonnier, spécialiste du déminage, qui vient la sauver. Endoctriné dès l’enfance dans les Jeunesses hitlériennes, Joachim a un lourd passé. En Russie, il a commis des atrocités, puis est devenu un  » refusant « , un de ces soldats de la Seconde Guerre mondiale qui, confrontés à la barbarie, ont refusé d’y participer. Joachim tombe follement amoureux mais Claire résiste en dépit de la bénédiction de sa grand-mère. Car la pression autour d’elle est trop forte. Comment pourrait-elle aimer un Boche, alors que son père et son fiancé ont été assassinés par les nazis ?

Un peu de l’auteur

Née à Mulhouse, Geneviève Senger a découvert très jeune le bonheur des mots et de l’écriture. Infirmière pendant dix ans, elle s’est ensuite tournée pleinement vers sa passion première. Elle s’est tout d’abord fait connaître avec des romans pour la jeunesse. Beaucoup ont été récompensés par des prix littéraires. Auteur de nouvelles pour Côté Femme et collaboratrice pour un journal local, Geneviève Senger vit à Strasbourg, ville d’art et d’histoire. Ses romans historiques ou contemporains ont pour la plupart l’Alsace comme décor et témoignent de l’attachement profond qu’elle porte à sa région.

Source photo Babelio 

 

Détails du produit

• Éditeur ‏ : ‎ Presses de la Cité (23 mars 2023)
• Langue ‏ : ‎ Français
• Broché ‏ : ‎ 384 pages
• ISBN-10 ‏ : ‎ 225820142X
• ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2258201422
• Poids de l’article ‏ : ‎ 408 g
• Dimensions ‏ : ‎ 14.3 x 2.9 x 22.7 cm



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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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