Le festin de l’aube, de Janis Otsiemi

Le maître du polar de Libreville sévit de nouveau !

Janis Otsiemi nous offre une nouvelle aventure dans le Ghetto Librevillois. Une jeune femme, nue sous la pluie, vient se fracasser contre une voiture conduite par un inspecteur de police. Emmenée encore vivante mais dans un sale état aux urgences, elle décède rapidement. La cause de la mort n’est pas le choc de l’accident, loin de là ! En effet, aussi improbable que soit cette mort, la jeune femme a succombé des suites d’un supplice monstrueux, que seul un individu à l’esprit dérangé ou satanique peut avoir conçu. L’enquête commence à peine qu’un vol important d’armes de guerre est commit dans une base militaire. La police est sous pression, d’autant plus que d’autres meurtres sont commis, dans les mêmes circonstances. Un braquage sanglant met la ville en émoi : la ville est-elle devenue folle ?…

Menant son roman sur deux plans, deux enquêtes criminelles qui agacent le ministre, pressé de clore ces histoires au plus vite car des élections approchent ; l’auteur plonge son lecteur dans la noirceur du milieu criminel dans ce qu’il peut engendrer de pire, dénué de tout sentiment, froid, glaçant à l’extrême. La police se décarcasse, les indics sont muets, la violence gagne du terrain. Un secret n’est pas un gage de silence, il finit toujours par fuiter quelque part, surtout lorsque l’on prend le risque de se dissiper sur deux fronts. La police commence à comprendre le raisonnement des voleurs, voire plus !

On notera un changement de style chez Janis Otsiemi, moins gouailleur, moins dénonciateur d’un système, plus professionnel dans son genre littéraire. Comme s’il avait acquit une forme de maturité afin un nous offrir un grand roman parfaitement sombre. L’impensable est l’apanage du crime, ce roman qui frôle l’actualité faisant la une des quotidiens le démontre.

Je connais Janis Otsiemi et, je me demande souvent comment un homme si doux peut avoir une telle imagination ! Mais connaissant d’autres auteurs de grands polars très noirs, tout aussi normaux et calmes, nous pouvons dormir tranquillement : ils ne sont pas prêts de passer à l’action ! La lecture de la presse suffira à alimenter les romans qu’ils nous offrent.

Présentation de l’éditeur

En pleine nuit et sous une pluie tropicale, une femme surgie de nulle part vient se jeter sous les roues de la voiture du lieutenant Boukinda. Bouleversé par ce tragique accident, il veut savoir d’où sort cette inconnue, d’autant que son décès semble suspect… Au même moment, à quelques kilomètres de là, plusieurs individus pénètrent dans un camp militaire et s’emparent de nombreuses armes et d’un stock d’explosifs. Plus tard, c’est dans une ville en ébullition, gangrénée par la violence et la pauvreté, qu’un braquage sanglant transforme le quartier en zone de guerre… Les forces de sécurité, en alerte maximum, sont à la recherche de truands visiblement déterminés. Et c’est tout à fait par hasard que ces deux affaires, apparemment sans aucun rapport, vont se télescoper et révéler un terrible complot… Sur fond de haine, de repli identitaire et de crise électorale, flics et gendarmes vont alors devoir s’épauler pour tenter de déjouer cette conspiration…

Un peu de l’auteur

Janis Otsiemi est entré dans le polar par effraction. Ses romans, il en a puisé la substance dans le chaudron bouillonnant du ghetto dans lequel il a grandi ! Janis Otsiemi n’écrit pas de polars, il écrit des romans historiques contemporains qui racontent l’Afrique, le Gabon, Libreville – un polar à ciel ouvert – et les hommes qui y vivent aujourd’hui… Le « vivant » est au cœur de tous ses polars ! Janis Otsiemi écrit avec ses tripes et l’on peut être certain qu’il est ici chez lui, que les quartiers qu’il décrit, il en a arpenté chaque ruelle boueuse, que ces mauvais garçons, c’étaient (ce sont…) ses amis, que ces galères, il les a lui aussi partagées ! C’est sombre et poisseux comme une nuit africaine. On oscille sans cesse entre cacophonie, tragédie et scènes de la vie ordinaire. Tout va trop vite, déraille, explose en vol… Il y a là une forme de désenchantement, de fatalisme, le tout enrobé d’un humour désabusé. Janis Otsiemi tricote les faits divers, les rumeurs, les fantasmes. Il dissèque au scalpel le monde dans lequel il vit et révèle au grand jour les dissensions d’une société écartelée. La plume est épurée, puissante, désordonnée, atypique. Et ce n’est pas un hasard si on parle souvent de lui comme du James Ellroy africain ! En quelques romans, il est devenu un maître du genre, un des talents les plus remarqués du polar africain actuel. Et c’est aux Éditions Jigal, bien sûr.

Détails sur le produit

• Broché: 272 pages
• Editeur : Jigal Editions (8 février 2018)
• Collection : JIGAL POLAR
• Langue : Français
• ISBN-10: 2377220312
• ISBN-13: 978-2377220311
• Dimensions du produit: 19,5 x 2,2 x 12,5 cm


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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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