Tu devrais voir quelqu’un, d’Emmanuelle Urien

 Sarah Zimmermann ne cultive pas les difficultés qu’avec le nombre des consonnes de son patronyme, elle est de celles qui veulent tout, une jusqu’au-boutiste de l’extrême. Pour faire simple, elle s’amourache d’un jeune patron, marié et heureux père de trois beaux enfants ; un état de fait qui ajouté à son travail, lui laisse la liberté de ne pas subir sa maîtresse trop souvent.

L’avantage de la vie à deux, en restant chacun chez soi, est de ne pas se marcher sur les pieds. Son travail et un déplacement urgent sont justement les dernières arguties trouvées par Julien pour  s’échapper de ses femmes.

 Sarah qui ressent la fibre de l’écriture vibrer chez elle en profite pour se mettre à écrire un roman ; cela trompera sa solitude en lui tenant compagnie. Elle se calfeutre chez elle pour rester concentrée sur sa tâche, oubliant de donner signe de vie.

Au fil des mots, puis des pages, une impression récurrente se fait sentir, un sentiment persistant qui paraît venir de son imaginaire, malgré qu’elle le perçoive tel un être à part entière.

Passé le temps de la simple observation, elle commence à apprivoiser cet individu qu’elle nommera janvier ; on est moins craintif devant un inconnu qui porte un nom.

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Janvier sera tour à tour un plombier, un laquais ou toute autre chose selon le gré de Sarah. Lorsqu’elle se lasse, Janvier reste assis sans dire un mot, d’ailleurs il ne parle pas, il n’est pas conflictuel ; il est juste là, toujours là, encore là…

Une telle présence fini par obnubiler Sarah qui en omet de se nourrir et de sortir, se renonçant toute distraction. Sarah entame alors un huis clos avec Janvier pour le saisir bien, communier avec lui jusqu’à obtenir une manière de réponse aussi inquiétante que rassurante.

Las, le mal est déjà fait, Janvier a prit sur Sarah un ascendant puissant où nul ne semble vraiment savoir qui de l’un ou de l’autre gagnera la bataille qu’ils se livrent ; entre eux deux, c’est désormais affaire d’honneur et il n’y aura qu’un vainqueur …

 Emmanuelle Urien a aussi écrit « La collecte des monstres », toujours chez Gallimard

  Emmanuelle Urien a aussi écrit « Toute humanité mise à part »  publié chez Quadrature

Ses nouvelles ont raflé tous les prix, la liste en est impressionnante !



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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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