Les buveurs de ciel, de Patrick Breuzé

Victime d’un accident, une chute en montagne, Henry Payen d’Orville est tenu au repos. Son plaisir est de retrouver ses amis au bistrot, afin d’écluser des verres en se racontant des histoires. Ils sont tous des désœuvrés, épuisant le temps à se donner l’illusion de vivre. Henry, fils de soyeux lyonnais, est artiste peintre. Mis à l’écart par sa famille, il occupe la maison de la famille au bas de la montagne. Ils découvrent un matin que le café a changé de tenancier. Un Francky est apparu avec un regard qui ne plait pas vraiment au petit groupe. Francky hausse vite le ton, ne veut plus des ardoises, se montre presque agressif. Avec lui, une jeune femme est apparue, discrète et jolie, Lili est un ornement au bout du zinc. Henry à la finesse de remarque que Lili est blessée par la vie. Lili, aux ordres de Francky, prend tout de même la liberté de raccompagner Henry, avec son fauteuil roulant, jusque chez lui un soir de pluie… Là, s’ouvre devant elle un univers dont elle ignorait tout, la maison est superbe ! Entre eux une amitié se noue rapidement, jusqu’à devenir amants. Lorsque Francky sort son jeu, voulant transformer radicalement le café en salle de jeux avec ses actionnaire peu recommandables, rien ne va plus. Lili devient l’enjeu entre Henry et Francky. Un enjeu qui fera basculer tout ce petit monde dans le drame. L’amour sera-t-il assez fort pour affronter les visées des voyous ?

Ils sont tous des éclopés de la vie, réfugiés dans les souvenirs qu’ils ressassent entre deux verres de vin. Le changement de propriétaire, aussi soudain que louche, perturbe leurs habitudes qui étaient la colonne vertébrale les tenant encore debout. Tous retraité, veufs ou célibataires, le café faisait figure de famille. Ensemble, ils se donnent l’espoir d’être encore vivants, toujours de ce monde alors que la vie ne va plus tarder à les fuir. Dans le vin, ils trouvent la force de dire les mots qu’ils n’oseraient pas prononcer autrement, par pudeur, parce que cela ne se fait pas. En montagne, on serre les dents, on avance sans jamais se plaindre, l’intime devient vite aveu de faiblesse dont chacun veut se garder. Puis il y a Lili, qui pour rendre service, car sa nature est généreuse d’offrir se qu’elle n’a jamais eu pour elle, s’offre d’aider Henry à rentrer chez lui par le chemin boueux menant à sa maison. L’amitié entre les deux éclopés, va faire naître pour eux deux la perspective d’un possible lendemain. Cependant, ne se trompent-ils pas ? Depuis son fauteuil roulant, vouloir être aimé d’une jeune femme de trente ans semble presque une illusion à Henry. De son côté, Lili se demande si elle cherche le confort d’un toit et la chaleur de l’autre, ou s’il est vraiment envisageable d’aimer quelqu’un sans rien attendre d’autre que d’être ensemble ?

Patrick Breuzé nous offre un roman plein de poésie, touchant et délicieux à lire, malgré la violente tempête qui secoue le groupe d’amis. Meublé de personnages hauts en couleurs, il émane de ce roman une grande tendresse née de l’amitié entre copains de toujours, que la désespérance, ou le sentiment de n’avoir pas eu la chance de vire une autre vie, réunit au bistrot où l’on peut parler sans fin tout en ne disant rien, par un excès de pudeur propre ruraux. Puis, parmi eux, il y a la Banquise. C’est un géant, enfant du pays qui fut marin, épris de poésie et de Rimbaud, qui sait conter des histoires sentant bon le vrai. La Banquise sait aussi remettre à leur place les importuns s’il en survient un. Le Francky récemment débarqué est de ceux-là ! Les meilleures histoires de la Banquise n’auraient pu imaginer le drame en devenir, né de la suspicion, de la jalousie et de l’appât du gain.

Présentation de l’éditeur

Quand les passions couvent sous la neige d’une vallée alpine Condamné au repos après un accident de montagne, Henri Payen d’Orville, artiste peintre et fils de riches soyeux lyonnais, a ses habitudes au café du village d’une vallée savoyarde, parmi les vieux du pays dont le plus tonitruant, surnommé la Banquise, s’enivre d’alcool autant que de poésie.
Lorsque le café est vendu, le nouveau patron, Francky, indélicat et hâbleur, s’aliène la clientèle, mais sa serveuse, Lili, aussi douce qu’il est brutal, sait regagner les cœurs.
Blessée par la vie, Lili se sent une proximité avec Henri, qui désespère de sa guérison. Cependant, quand elle accepte l’offre du convalescent de venir chez lui quelques heures chaque jour pour l’aider dans son quotidien, Francky y voit une trahison. Sommée de prendre parti, Lili va devenir l’enjeu d’une rivalité qui fera basculer les uns et les autres dans la tragédie…

Un peu de l’auteur

Patrick Breuzé est un journaliste et écrivain français, spécialiste du roman de montagne.
Après un bac littéraire passé au lycée de Saint-Cyr-l’École, il fréquente la faculté de Droit de Sceaux puis l’École supérieure de journalisme de Paris et le futur Institut pratique du journalisme de Paris, deux écoles dont il sera diplômé.
Encore étudiant, il commence à écrire régulièrement dans la presse régionale « Les Nouvelles de Versailles » notamment. Puis est engagé à La République du Centre à Orléans, collabore parallèlement à de nombreuses autres revues et organes de presse parisiens et étrangers, fréquente la presse médicale, crée et dirige des journaux pour médecins, pharmaciens et professions de santé.
Dans le même temps, Patrick Breuzé s’intéresse à l’enseignement du journalisme : à l’Institut Pratique de journalisme tout d’abord puis parallèlement à SciencesCom à Nantes où lui sera décerné en 2005 un Doctorat honoris causa.
Un changement de vie l’a conduit à quitter Paris pour s’installer à Samoëns en 1995, village-station de Haute-Savoie.
De 1992 à 1998, il écrit des pièces de théâtre puis ses premières nouvelles. L’une d’elle remporte le Prix de la Nouvelle de Bonneville.
À la suite, il publie « La Vallée des Loups » (2002), un recueil de nouvelles qui ne cessera d’être réédité depuis lors. Suivra ensuite une œuvre entièrement consacrée, à ce jour, à la montagne, à ses habitants, à la psychologie de ceux que l’on appelle les taiseux, aux drames humains et aux destins souvent inattendus qui jalonnent les siècles.

Source photo Babelio 

 

Détails sur le produit

• Éditeur ‏ : ‎ Calmann-Lévy (13 octobre 2021)
• Langue ‏ : ‎ Français
• Broché ‏ : ‎ 336 pages
• ISBN-10 ‏ : ‎ 2702182925
• ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2702182925
• Poids de l’article ‏ : ‎ 463 g
• Dimensions ‏ : ‎ 15.3 x 2.4 x 23.5 cm

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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