Le sang de nos ennemis, de Gérard Lecas

Sous le ciel bleu de Camargue, deux inspecteurs de l’évêché de Marseille interviennent suite à la découverte d’un cadavre. La scène de crime est surprenante. Un homme, d’origine nord-africaine, git sous un arbre. L’homme est exsangue et, près de lui, un jerrycan est rempli de son sang. L’indépendance de l’Algérie est presque proclamée, les réfugiés abondent à Marseille, les esprits s’échauffent vite. Entre les partisans de l’Algérie française et ceux qui souhaitent son indépendance au nom du droit des peuples à disposer d’eux même, les coups bas pleuvent. La ville est dirigée par les anciens résistants qui se sont partagés les postes clefs. Dans Marseille en perpétuelle agitation, ce cadavre annonce la survenue de troubles dont les plus hautes instance du pays ne veulent pas entendre parler, quitte à faire porter le chapeau à l’opposition si besoin. Les inspecteurs vont devoir prendre des risques en allant au-delà de leurs zones de confort.

Gérard Lecas nous emmène dans Marseille, alors que les pieds-noirs affluent, désespérés d’avoir tout perdu. Il y a également en ville bon nombre de ressortissants algériens rapatriés ou ne sachant pas vraiment de quel bord naviguer. Mais Marseille, c’est aussi l’endroit idéal pour les trafics. Dans ce domaine, les corses sont passés maîtres pour tenir chacun son domaine. Un fragile équilibre qui tient tant que l’on ne fait pas aveu de faiblesse. En tel cas, pas de pitié, le pouvoir change de camp sans état d’âme. Dans cet entre-soi, l’arrivée de tous ces réfugiés augmente sensiblement la délinquance. Autant de troubles qui n’arrangent pas les affaires, encore que… Quand règne le bordel, il est plus aisé de passer inaperçu, d’envisager l’extension de son domaine d’activité en redistribuant les cartes. L’équilibre établit n’empêche pas les convoitises ! Voyous, désespérés et combattants sont prêts à tout pour défendre leurs intérêts, quitte à s’affranchir des règles. Pour la police, c’est travailler constamment en terrain miné, un grand écart perpétuel entre ce que l’on doit et ce que l’on peut faire …

L’auteur nous offre un polar captivant, en même temps qu’une leçon d’histoire. La guerre d’indépendance de l’Algérie agitait les esprits, c’était le début de la décolonisation, les prémices d’un nouvel ordre mondial. La fin de la seconde guerre mondiale redistribuait les cartes. Entre combattants, que ce soit pour ou contre l’indépendance, la violence atteint vite des sommets, œil pour œil, sang pour sang ! Le pouvoir qui opte pour l’indépendance, fait pression sur la police afin de calmer ce petit monde turbulent. Les polices secrètes œuvrent en arrière-plan à rétablir un semblant de calme, mais c’est sans compter sur quelques indépendants dont les idéaux s’affranchissent de la ligne officielle. Un suspense de bout en bout, de l’hémoglobine par bidons et, de grands moments d’émotions compose ce thriller.

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Présentation de l’éditeur

Marseille, 1962. Deux flics de « L’Evêché », comme on surnomme l’hôtel de police, sont appelés sur une scène de crime étrange en Camargue : un homme de type arabe est retrouvé vidé de son sang. A côté du cadavre, un jerrican rempli… de sang. Ce n’est que le début d’une série de meurtres qui va conduire ces deux enquêteurs que tout semble opposer sur les chemins d’un passé lourdement chargé. De la Résistance à la guerre d’Algérie, la ville de Marseille renferme bien des secrets.

Un peu de l’auteur

Gérard Lecas est un écrivain de roman policier, un traducteur et un scénariste français.

Après une formation scientifique (Classes préparatoires aux grandes Écoles à Saint-Nazaire, puis Nantes), il étudie à l’École Nationale de Cinéma Louis Lumière, option son, et devient ingénieur du son pour le cinéma et la télévision.
Il a exercé diverses activités dans le domaine de la prise de son, disque, télévision, puis enfin cinéma.

Il écrit son premier roman, « L’Ennemi public n°2 » en 1981 qui est publié à la Série noire en 1982. Après trois autres parutions dans cette collection, il publie chez Denoël un recueil de nouvelles intitulé « La Vie hors-champ » consacrés au monde de l’audiovisuel. En 1998, il écrit « Satanique ta mère » pour la collection Le Poulpe puis s’essaie à la science-fiction avec « Cosmic Blues » en 1999.

En 2001, il entame un autre pan de sa carrière en travaillant en tant que scénariste pour plusieurs séries françaises (La Crim’, Commissaire Cordier ou Central Nuit). Après treize années d’interruption, il revient en 2012 à l’écriture avec « Le Corps de la ville endormie », publié dans la collection Rivages/Noir, suivit la même année de deux romans pour la jeunesse publiés chez Scrineo.

Source photo Babelio 

 

Détails du produit

• Éditeur ‏ : ‎ Rivages (8 février 2023)
• Langue ‏ : ‎ Français
• Broché ‏ : ‎ 288 pages
• ISBN-10 ‏ : ‎ 2743658436
• ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2743658434
• Poids de l’article ‏ : ‎ 420 g
• Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 2.5 x 22.5 cm

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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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