Comme si j’étais seul, de Marco Magini

Les hommes font les guerres, mais ce sont les guerres qui en font des monstres !

Monstruosité en elle-même, la guerre est une usine de transformation capable de changer la plus belle conscience en suppôt de Satan. La logique des ordres que la troupe doit suivre, les sentiments contradictoires de l’occupant face aux occupés, les différences culturelles de deux camps qui s’affrontent amènent inexorablement des situations dramatiques capable de changer le meilleur en son pire. Le seul arbitre implacable restant encore en pleine possession de ses facultés est l’envie de survivre du soldat, pour revoir sa famille, ne pas laisser ses enfants orphelins d’un père ayant démérité au combat en refusant d’obéir à des ordres qu’ils n’a pas à comprendre.

Dans son roman, Marco Magini prend le point de vue de trois personnages : un juge du tribunal international, un croato-bosniaque en gagé dans l’armée serbe et un casque bleu de la force internationale pour la paix. Un pari risqué que de tenter de voir avec les yeux de chacun les ressorts de ce conflit qui a gravement heurté l’opinion de l’Europe de cette fin du XXème siècle. Au cours de la réflexion de chacun des trois protagonistes, le lecteur comprendra non seulement les enjeux de cette guerre, mais aussi les choix s’offrant à chacun. Entre ce que l’on veut et ce que l’on peut faire il y a une marge importante pouvant faire de vous un héros ou un criminel de guerre.
Mourir pour sauver quelqu’un n’ajouterait-il pas un mort de plus sans épargner quiconque, sans pour autant que le génocide ne se fasse ? Ce conflit, par sa violence et ses horreur a déjà bouleversé les idéaux des meilleurs, attisé la noirceur des pires : alors où se trouve ce juste milieu qui permettrait à un homme de dormir sereinement une fois terminées les hostilités ?

Ce petit roman sonde nos consciences. C’est une immersion au cœur de la vie du soldat en campagne, où sans ordre il n’est plus qu’un pantin désarticulé, condamné au doute, à la peur et à l’incertitude. Le lecteur est entraîné dans le conflit bosniaque malgré lui, contraint de se forger une opinion dans ce marasme effarant ayant généré une épuration ethnique alors qu’il y a peu le monde disait plus jamais ça !
Un roman qui mérite d’être lu attentivement, un auteur à découvrir pour un premier roman explosif.

Présentation de l’éditeur

La force de ce roman qui raconte l’histoire de Srebrenica tient dans le choix narratif. Marco Magini fait parler les consciences humaines avec une finesse et une humanité déroutantes. Des consciences humaines qui vont devoir renoncer à la notion même de justice. Le choix d’un des passages les plus dramatiques de l’histoire européenne récente, ainsi que le style, dont l’aridité porte en creux la puissance émotionnelle, font de ce récit un texte à part.

Un peu de l’auteur

Marco Magini est né à Arezzo en 1985. Il est diplômé en économie politique internationale à la London School of Economics. Pour ses études et son travail il a vécu au Canada, aux États-Unis, la Belgique, la Turquie et l’Inde. Aujourd’hui, il vit et travaille à Zurich où il a travaillé sur le changement climatique et l’économie durable. Comme j’étais seulement son premier roman pour lequel il a reçu une mention honorable au Premio Calvino 2013, et pour lequel il est nominé pour le Premio Strega 2014.

Détails sur le produit

• Broché
• Editeur : HC Editions (25 août 2016)
• Collection : ROMAN
• Langue : Français
• ISBN-10: 2357202580
• ISBN-13: 978-2357202580
• Dimensions du produit: 22,1 x 1,9 x 14,6 cm

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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