Le goût du soleil, de Christian LABORIE

S’il est des romans qui marquent le lecteur, celui-ci y tient une bonne place !

La collection Terres de France des Presses de la cité permet une mise en avant des nos régions, avec un accent particulier sur les spécificités des terroirs dont nous sommes tous issus. C’est le cas du roman de Christian Laborie avec lequel nous partons pour les vignobles de sud-ouest, mais pas que… En effet, la France fut de tous temps une terre d’accueil, car située au centre du territoire européen et, l’action du roman se déroule en 1934. Alors que les campagnes s’activent dans le calme, le fascisme prend de l’ampleur.

En Espagne, la vie difficile du monde paysan pousse à l’exil les courageux désirant louer leurs bras afin de tenter de se construire une vie meilleure. A 18 ans, Emilio est de ceux-là. En partant pour la France, il laisse sa famille et sa fiancée, espérant gagner de quoi leur offrir une terre en pleine propriété pour s’affranchir des grands possesseurs terriens trop arrogants. Cependant, Franco soutenu par Mussolini et Hitler, avec ses troupes, s’agite et plonge l’Espagne dans un chao. Emilio se sent déchiré par son éloignement, ressent l’impression d’avoir failli envers les siens. Sa rencontre avec un journaliste va lui permettre de calmer ses inquiétudes.

Dans son roman, très bien documenté concernant la guerre d’Espagne, Christian
Laborie nous conduit au plus proche des combattants pour la démocratie menacée. Le monde européen, assoupit par les années folles, ne sent pas monter la puissance fasciste. La guerre de 39-40 éclate presque à la surprise de beaucoup. L’auteur nous montre l’exode des populations, la violence infligée par le nouveau pouvoir, l’injustice transformant un paysan en combattant. Dans ce marasme, il y a des îlots où l’on préserve du mieux possible l’ambition de liberté, où le partage l’emporte sur le sentiment d’appartenance à une certaine classe sociale : des places fortes assiégées de suspicion car supposées traîtresses à la nation. C’est la guerre, les cartes sont redistribuées, rien ne sera plus jamais pareil.

Quelque soit la force d’un conflit, les peuples continuent de vivre, fraternisant ou se déchirant, s’aimant ou se détestant. Emilio, du haut de ses 18 ans et loin de sa fiancée, n’est pas insensible au charme de la fille de son employeur, un sentiment que Justine partage également. Las, il est impensable que l’ouvrier s’éprenne de la fille d’un bourgeois : on a un rang à tenir que diable ! Même si l’on a l’esprit large et le cœur sur la main, le regard du voisinage peut s’avérer destructeur. L’affection du patron d’Emilio pour son employé permet, malgré tout, de trouver une issue honorable à ce dilemme : Emilio rejoindra le conflit en Espagne !

Dans son livre, l’auteur mêle avantageusement le suspense, l’effroi et l’amour. Un équilibre parfois dangereux, mais un pari réussi. Avouons-le : Christian Laborie met les sentiments du lecteur à rude épreuve. Avec lui, il n’est pas rare d’avoir de grosses émotions, la larme à l’œil ou l’envie de prendre les armes. Ce roman est un véritable voyage dans le temps en sondant les cœurs. C’est un travail d’historien et de romancier qui plaira à un large public. Un auteur à découvrir et à suivre.

Présentation de l’éditeur

1934. A l’âge de dix-huit ans, Emilio quitte sa famille et son pays pour travailler de l’autre côté des Pyrénées. Ouvrier agricole aux vignobles des Grandes Terres, son sérieux et son expertise de la vigne donnent toute satisfaction à son patron, Lansac. Mais sa rencontre avec Justine, fille cadette de ce dernier, fait basculer son quotidien laborieux. Il tombe fou amoureux de la jeune fille.
Quand le grand reporter Sébastien Rochefort, ami de Lansac, propose à Emilio de l’accompagner en tant qu’interprète pour couvrir le conflit espagnol, ce dernier accepte.
Un choix qui l’oblige à quitter Justine et la douceur d’un ciel clément.
Un choix auquel il ne peut se dérober : au nom des siens, de ses profondes convictions et de Maria, sa fiancée, qu’il n’a pas oubliée et qui l’attend…

Un peu de l’auteur

Christian Laborie est né en 1948 dans le Nord, à Tourcoing. Après des études d’histoire-géographie et une maîtrise de géographie rurale, il a enseigné dans le Pas de Calais pendant six ans, successivement au lycée de Carvin et au collège de Billy-Montigny, puis il s’est installé dans le Gard en 1978.
Cévenol d’adoption, il vit depuis cette date à Saint Jean du Pin entre Alès et Anduze, où il écrit depuis 1995. Ses deux premiers romans (Les Naufragés du déluge, et Dieu est toujours quelque part édité depuis sous le titre Le Brouillard de l’aube) ont été récompensés en 1997 et 1998 par une médaille d’argent et une médaille d’or de l’Académie internationale de Lutèce (Paris).

Détails sur le produit

• Broché: 440 pages
• Editeur : Presses de la Cité (15 septembre 2016)
• Collection : TERRES FRANCE
• Langue : Français
• ISBN-10: 2258117593
• ISBN-13: 978-2258117594
• Dimensions du produit: 14,2 x 4,1 x 22,7 cm

 

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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