Le Juda du diable, de Jean Siccardi

Le passé sombre d’un lieu s’ancre mieux dans l’imaginaire que dans l’épaisseur des murs

Dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, chacun panse ses plaies, cherche à retrouver une forme d’insouciance, mais persiste encore le doute sur la fidélité de certains. Dans les villages où tout se sait, le doute devient certitude à la vitesse du commérage. Dès lors qu’un étranger apparaît, les esprits s’échauffent, les bruits de comptoir deviennent des réalités : il n’y a pas de fumée sans feu !

A cette époque, les villages perdus dans les provinces vivaient dans une sorte d’autarcie. Chacun réglait ses problèmes au sein de la commune. La réussite extraordinaire d’un membre de la communauté entraînait des jalousies, certes, mais déclenchait rapidement la suspicion. Pour peu que l’intéressé soit un peu discret sur l’origine de sa fortune et porte beau, l’admiration le disputait rapidement aux ragots de couloirs. Avant le début des hostilités se formaient déjà des alliances fascisantes chez les transalpins. Mussolini avait des sympathisants au-delà de ses frontières. Durant la guerre, l’occupant prenait ses aises sur le territoire, consommait et festoyait. Certains commerces en faisaient un joli profit.

Après la débâcle de l’armée allemande, la France a réglé ses comptes avec ceux qui avaient manqué de patriotisme et s’étaient enrichis. Quelques-uns de ces français, n’ayant pas la conscience bien tranquille, sentant un avenir délicat, ont pris la fuite avec le retrait des armées d’occupation. Restaient leurs biens comme seuls témoignages de leurs trahisons.

Racheter un tel édifice aux enchères afin de le réhabiliter, c’est plonger dans l’intimité de l’ancien propriétaire, raviver les on-dit, relancer la suspicion. Pour peu qu’un artisan du village aide à la réfaction, cela devient une complicité sulfureuse, une affaire pas très claire ! Néanmoins, il est des formes de résistances dont personne n’a jamais entendu parler : l’enquête révélera-gt-elle la vérité, et comment sera-t-elle perçue au village ?

Un roman captivant montrant la guerre de 39-40 sous un angle peu abordé par les livres. Ici, ce n’est pas la recherche des juifs dont il est question, ni d’une simple collaboration avec l’ennemi, mais de l’histoire d’un escroc meurtrier, motivé par le seul profit, sans le moindre sentiment : bref, un monstre profitant des faiblesses du système chancelant de son temps. C’est l’aventure d’un serial killer qui ravira les amateurs du genre. Un roman qu’on ne lâche qu’à regret.

Il appartient désormais à l’histoire de parler de cette guerre de 39-40, mais seulement dix ans après la fin du conflit, les autorités continuaient de chercher des réponses.

En librairie le 19 janvier 2017

Présentation de l’éditeur

En 1951, tombé sous le charme de la région, un jeune couple anglais achète pour une bouchée de pain une auberge abandonnée sise sur une rive de la Siagne. Durant l’Occupation, l’ancien hôtel du Pont fut le théâtre de transactions et d’activités peu recommandables sous l’impulsion de ses propriétaires, les Boutarel.

Or, peu à peu, les murs de l’endroit délivrent leurs noirs secrets… Un artisan, Louis Reboux, découvre un paquet de lettres dénonçant des faits abominables. Ces lettres sont signées d’un énigmatique employé, dont les Boutarel, décidément sans scrupules, ne se méfiaient pas…

Un peu de l’auteur

Né à Nice, Jean Siccardi vit à Saint-Cézaire dans une ancienne chapelle qui domine Cannes, l’Esterel et la Méditerranée. Il partage avec quelques millions de citoyens de Marseille, Nice et Menton le privilège de porter un nom italien : celui de ses grands-parents qui, au début du xxe siècle, ont émigré du Piémont vers la France, dans le comté de Nice. C’est dans ses racines qu’il puise les sentiments et les personnages qui font la force brutale, romantique et drôle de ses histoires.

La Méditerranée au sens très large de ses frontières, de l’Espagne à l’Italie, le conduit à découvrir à chaque saison le bonheur tout naturel d’être du Grand Sud et de fouler les traces de Giono, Bosco, Suarès.

Auteur d’ouvrages poétiques, d’albums pour la jeunesse, de pièces de théâtre et de romans, Jean Siccardi est un polymorphe de l’écriture. Pour lui le travail d’écrivain est un véritable métier que l’on ne peut partager avec rien d’autre ; une vie entière hors des modes, des courants et des écoles. “On doit consacrer sa vie entière à son métier d’écrivain, sans aucune concession ni indulgence. ”

Il contribue aussi à des formations pour les maîtres, les éducateurs et les animateurs sur le thème des ateliers d’écriture. Il est à l’origine de nombreuses expériences d’écriture depuis 1972, dans les quartiers sensibles, les cités, les ZEP…
Source: Editions Presses de la cité :

Crédit photo : © Jean Siccardi © Stéphane Olivier

 

 

Détails sur le produit

• Poche: 360 pages
• Editeur : Presses de la Cité (19 janvier 2017)
• Collection : TERRES FRANCE
• Langue : Français
• ISBN-10: 2258130336
• ISBN-13: 978-2258130333
• Dimensions du produit: 14 x 2,4 x 22,5 cm

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
Ce contenu a été publié dans Achat livre, Critiques littéraires, Livres, Romans contemporains, Romans historiques, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire