Couleurs de la vengeance, de Maurice Attia

Un bon tueur sait rester invisible, puisque sans motivation !

Ancien flic, Paco Martinez est devenu journaliste. Témoin d’une fusillade ayant liquidé une dizaine de personnes, il décide d’en savoir plus, afin d’en faire un article. Son enquête lui permet de mettre en évidence les liens qui unissent tous ces individus. Tous membres d’une association gérant un petit cinéma de quartier, ne fait pas d’eux des voyous que l’on flingue sans état d’âme ! En fouinant du côté des veuves, Paco se rend compte que tous ont un passé commun, issus d’un même quartier, d’une amitié depuis l’enfance jamais ébranlée… Une jeune femme, Natacha, d’origine serbe, apparait être un peu plus que ce qu’elle affiche d’être. Toujours à la recherche de témoignages, Paco comprend vite que le père de Natacha a disparu, Ce dernier qui dirige une entreprise de transport semble avoir une façon très personnelle de gérer ses affaires. Paco piétine, les flics aussi ! Personne n’a rien vu, rien ne motive un tel massacre. François Nessim, journaliste ayant été capturé en Afghanistan, est en train de rédiger un article sur les liens entre les talibans et la CIA. Ami de Paco, il connait un journaliste qui pourrait avoir des infos intéressantes sur le père de Natacha. Nessim, assassiné chez lui en région parisienne avant d’avoir pu publier son travail, par un tueur lui-même exécuté dès le forfait accompli laisse entrevoir l’implication d’une grosse structure criminelle. Mais alors, quel peut être le lien avec l’assassinat des dix personnes, à Marseille, lors d’une réunion autour de la vie d’un cinéma de quartier ?

Un polard où les pistes se brouillent sans cesse, une bande de pères tranquilles se fait descendre, un homme d’affaire disparait, un journaliste rédige un article qui fera l’effet d’une bombe, on est vite plongé dans les méandres de la politique et des truands internationaux. Pourtant, rien ne justifie cette fureur destructrice ! Pour atteindre un tel niveau, une telle violence doit avoir une motivation extraordinaire, une envie de marquer les esprits. Maurice Attia fait monter la sauce en douceur. Les pistes se multiplient sans que rien ne mette vraiment en évidence les éléments permettant de relier les faits. Pas d’indice, pas de trace, des affaires qui n’ont rien à voir ente elles, L’auteur nous promène de France aux pays de l’est en passant par l’Afghanistan. Natacha, trop belle, si libre, cacherait-elle un secret derrière son regard de braise ? Paco, à son sujet, patauge entre ses draps et ses silences.

Maurice Attia signe ici un polar tel qu’on les aime. Ça pisse le sang, c’est totalement dénué de l’ombre d’un remord. On exécute avec la conscience du travail bien fait. Que les malfrats se flinguent ente eux, rien que de très normal, mais lorsqu’un journaliste est abattu chez lui, loin de Marseille où se sont déroulé les faits pose des questions presque insolubles. Paco, proche de Nessim, veut comprendre les raisons de la mort de son ami. S’il n’y a aucun lien entre les différentes affaires, toutes ont pourtant un point commun, dont l’origine est extérieure. Maurice Attia nous lâche le mobile de cette hécatombe qu’à l’extrême fin de son roman, ce qui accroît encore le plaisir de lire.

Présentation de l’éditeur

Octobre 1980. Alors que son ami François Nessim, en reportage chez les moudjahidin afghans, est détenu par le KGB, Paco Martinez est témoin de l’exécution d’une dizaine d’hommes dans un bar de la Belle de Mai à Marseille. Ancien flic et journaliste au Provençal, Paco est bien décidé à enquêter sur ce massacre. Et c’est la belle Nathalie Roberti qui va tout particulièrement attirer son attention. Femme du patron du bar, née Natacha Bogdanovic, fille de parents croates, son père est propriétaire d’une entreprise de transport international aux activités troubles. Un peu plus tard, ce sont deux chauffeurs de l’entreprise qui seront assassinés en Autriche, désignant cette famille comme la cible d’une terrible escalade de violence… Cette enquête, scandée par le carnet de voyage de Nessim en terre d’Islam et le meurtre de ce dernier après son retour de captivité le jour de l’élection de Mitterrand, va amener Paco à Vienne puis à Paris où il découvre une histoire redoutable qui le dépasse…

Un peu de l’auteur

« Psychanalyste, psychiatre, scénariste et cinéaste, Maurice Attia est l’auteur de plusieurs romans noirs remarqués. À l’instar de James Ellroy, il livre des trilogies, situe ses actions dans le passé, et nous refourgue ses personnages de roman en roman, les intrigues des uns servant de passerelles aux intrigues des autres. Bien lui en prend d’ailleurs car il est en train de composer une œuvre très intéressante, qui tient la route ! » K-Libre.

Après La Blanche Caraïbe et Le Rouge et le Brun, Maurice Attia est de retour ici avec Couleurs de la Vengeance, un roman qui, de l’Afghanistan à Marseille, en passant par la Croatie, Vienne et Paris, va nous faire revivre les années quatre-vingt et leurs vicissitudes ! Paco, toujours journaliste, et Irène, sa femme, toujours modiste, vont nous faire redécouvrir une époque pas si éloignée – Bob Marley vient de s’envoler et Mitterrand arrive à l’Élysée – mais pourtant si lointaine… La plupart de ses romans ont été traduits en grec.

Source photo Babelio 

Détails sur le produit

• Éditeur ‏ : ‎ Jigal Editions (15 février 2022)
• Langue ‏ : ‎ Français
• Broché ‏ : ‎ 280 pages
• ISBN-10 ‏ : ‎ 2377221564
• ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2377221561
• Poids de l’article ‏ : ‎ 340 g
• Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.3 x 21 cm

A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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