Les culs-reptiles, de Mahamat-Saleh Haroun

Des fainéants, se complaisant dans l’oisiveté, les culs-reptiles passent leurs journées sur des nattes, à refaire le monde ou jouer aux dames. Mâchouillant la noix de cola et buvant des litres de thé, ils ne se bougent qu’en fonction de la rotation du soleil. Bourma Kabo, fatigué de faire partie de cette confrérie nationale de la glandouille, se porte volontaire pour représenter son pays aux jeux olympique. Sa discipline ? La natation, évidement, puisqu’il sait nager. En fait, sa science de la natation s’apparente plus à ne pas couler lorsqu’il est dans l’eau qu’à faire des longueurs dans une piscine olympique dont son pays est dépourvu ! Pendant qu’il s’entraîne dans la piscine privée d’un hôtel de luxe, la presse nationale vante les mérites du champion. L’entraînement portes ses fruits car Bourma arrive désormais à faire quelques mètres avant d’être totalement épuisé. Puis, le grand jour arrive, c’est le départ pour les jeux. Là, il découvre qu’il a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir rivaliser avec les autres concurrents. Le vin est tiré, il faut le boire. Burma Kabo prend place pour sa compétition sous les regards de la délégation venue l’encourager. Une épreuve difficile, où il va penser crever, mais qu’il emportera haut la main, lui qui savait à peine se maintenir en stationnaire dans un fleuve boueux il y a encore peu de temps… Le héro des JO découvrira lors de son retour au pays, qu’aucune haie d’honneur ne l’attend à sa descente de l’avion.

Ce roman met la lumière sur l’histoire vraie, d’un nageur sachant à peine nager, qui a participé aux jeux olympiques d’Australie en 2000. Malgré sa victoire au 100 mètres nage libre, Bourma Kabo, va découvrir que tous les pays ne vivent pas à la même heure ! Ce qui est plébiscité ici, n’a aucune valeur ailleurs. La publicité faite autour du champion, s’est fortement éloignée de la vérité, ce qui provoque un rejet de ceux qui le connaissent. Le reste de ses concitoyens a d’autres préoccupation que de s’intéresser aux JO. Alors qu’il se voyait déjà ministre des sport, Bourma Kabo va devoir se cacher afin de se faire oublier.

Mahamat-Saleh Haroun nous offre ici un roman divertissant, drôle autant que dramatique. Il jette un regard sans fard sur les pays sahariens, où plus rien ne pousse, où les culs-reptiles rêve du mirage occidental en buvant du thé, là où il y a un peu d’ombre. Ce nageur ayant appris à nager pour les JO a vraiment existé. Sa performance a été saluée par tous les athlètes, mais pas par les siens. Puis, après s’être terré chez lui, Bourma va découvrir qu’il a été oublié, comme si sa performance n’avait jamais été. D’un monde à l’autre, la notion de valeur diffère intégralement. La PUB qui en dit beaucoup pour qu’il n’en reste qu’un peu, est un mensonge impardonnable au pays, Bourma en fera les frais, pour s’être attribué des mérites qu’il n’a pas. Lui n’aurait jamais osé mentir pour se promouvoir, mais la machine s’est emballée sans même lui demander sont avis. Le pays voulait un champion, il fallait le faire mousser…

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Présentation de l’éditeur

« Même les culs-reptiles étaient de la partie, ces oisifs qui ne voulaient rien foutre au pays, des fainéants qui passaient la journée à même le sol, sur des nattes, à jouer aux dames ou au rami. Immobiles tels des montagnes, ils ruminaient la noix de cola, sirotant à longueur de journée des litres de thé accompagnés de pain sec. Ils ne bougeaient leurs fesses qu’en fonction de la rotation du soleil, disputant l’ombre aux chiens et aux margouillats. Or, Bourma Kabo, las de faire partie de cette communauté nationale de la glandouille, accepte de relever un inimaginable défi : représenter son pays de sables – les autorités plus que corrompues le lui imposent – aux jeux Olympiques de Sydney, en 2000. Épreuve de natation, cent mètres. Alors qu’il sait à peine flotter dans un fleuve boueux, il plonge corps et âme dans l’aventure. C’est ainsi que d’Afrique en Australie commence l’extraordinaire odyssée d’un Ulysse candide des temps modernes, avec aussi les magiciennes Circé des médias, et sa tant convoitée Ziréga, nouvelle Pénélope.Ce roman est un sérieux divertissement. Il nous raconte que « le propre de l’homme est de ne pas servir le mensonge », en une impitoyable et malicieuse radiographie d’un pays sahélien et de tout un continent aux peuples bannis de culs-reptiles sous les mirages de l’Occident.

Un peu de l’auteur

Né au Tchad, Mahamat-Saleh Haroun est un cinéaste renommé. Il vit à Paris. Les culs-reptiles est son deuxième roman.

Source photo Wikipedia

Détails du produit

• Éditeur ‏ : ‎ GALLIMARD (13 janvier 2022)
• Langue ‏ : ‎ Français
• Broché ‏ : ‎ 240 pages
• ISBN-10 ‏ : ‎ 2072969859
• ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2072969850
• Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
• Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2 x 20.5 cm

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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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