Une femme au cœur du grand banditisme, de Noëlle Besse

Loin de vouloir faire l’apologie du grand banditisme, j’aime les destins hors du commun, les gens qui vont au bout d’eux même, malgré tout, malgré eux. Sans voyeurisme malsain ni morbide, sans fascination pour l’interdit, mais juste pour comprendre l’instant où une vie peut basculer de l’autre côté du miroir. Mais j’aime aussi comprendre pourquoi certains franchissent le cap de la marginalité par choix ou par hasard, et comment ; saisir l’instant où tout balance et pourquoi la normalité vacille, le point de non retour. Une fracture que j’aime sentir et dont j’aime ausculter les tenants et les aboutissants. Tous ne sont pas mauvais dans le fond, ils grandissent différemment des autres, en marge, parce que les faits les conditionnent ainsi, et prennent d’autre valeurs. La vie devient alors un conte presque irréel, un envers du décor comme nous le montre certains films de série B. Pour ces gens là, c’est simplement la vie de tous les jours, avec ses incohérences, ses amours et ses croyances, quelles qu’elles fussent, ils les assument jusqu’à en être fiers.

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Puis un jour, un déclic, une rencontre fait basculer les certitudes, les révoltes et les peurs, et les yeux s’ouvrent sur un monde nouveau. L’intelligence est infinie, pleine de ressources et l’homme s’amende. Le discernement l’amène à penser, son expérience l’enrichit, ses échecs le grandissent.

Là encore, l’homme se montre comme un paradoxe vivant, éternel compromis entre la raison et la folie, parce que c’est aussi ce qui le différencie de l’animal.

Ces destins d’exception n’appartiennent pas forcément aux enfants de marginaux, il suffit parfois de peu pour qu’ils se concrétisent, même dans les meilleurs milieux. Lorsque l’on pose le pied sur la frontière, l’on entre dans une spirale où l’anormalité devient vite une normalité, ne serait-ce que pour survivre, parce qu’on n’a pas d’autre alternative. Sans effet freinateur à cet instant, la vie bascule vers l’irrémédiable. C’est un monde parallèle avec ses codes et ses propres lois, son sens du droit et de l’honneur, avec sa moralité singulière et ses interdits. C’est aussi un univers dont l’on peut revenir, qui permet de franchir l’espace temps entre le matériel et l’immatériel, et dont les cicatrices infligées ou reçues, à jamais ne peuvent se gommer.

Nous somme tous des repris de justesse ! La raison a ses raisons que la raison ignore…

Présentation du livre sur le site de l’éditeur Trabucaire

 Noëlle Besse est la sœur de François Besse, surnommé « L’anguille », « Le roi de l’évasion » puis « Le lieutenant de Jacques Mesrine ». François a défrayé la chronique des années 1970/80 en réussissant, par six fois, de spectaculaires évasions de prison. Noëlle a toujours soutenu ce frère auquel, depuis l’adolescence, elle est profondément attachée. Entre évasions et cavales, toute sa vie elle a couru après le destin de François. C’est François encore qui lui présente Eric, un braqueur espagnol, son futur compagnon puis son mari dont elle aura une fille, Eva. Par amour elle commet avec lui des hold-up, le fait évader, le suit en cavale, fait de

la prison. Puis

il y a Eva et rien n’est plus pareil. Par amour encore, pour sa fille cette fois, Noëlle remonte la pente et réussit sa réinsertion au terme d’un long et douloureux parcours. C’est le récit de cette existence compliquée, mouvementée, émouvante que Noëlle Besse nous livre avec une grande sincérité. Un destin qui aurait pu être ordinaire et qui ne le fut pas. Le sien, le nôtre : Pourquoi ?
C’est aussi la question que Noëlle Besse se pose, nous pose et nous invite à méditer.

« Interview de Noëlle Besse » par Jean-François BARRÉ

Mon plus grand regret, c’est d’être née. J’ai l’impression d’avoir gâché soixante ans de ma vie.» Elle n’avait plus mis les pieds à Cognac depuis des années. Depuis qu’elle a pris ses habitudes à Saint-Cyprien au bord de la Méditerranée, elle dit qu’elle grelotte en Charente. Noëlle Besse y est revenue pour signer le livre qu’elle vient de publier, un livre qu’elle avait commencé à écrire en 1987 en prison à Nîmes. Jeudi soir au resto avec François son grand frère, ils ont retourné les souvenirs d’enfance à n’en plus finir. «On aurait dit qu’on avait 12 ans.» Mais François ne restera pas longtemps. «Il ne veut pas trop traîner à Cognac. Il vient y voir sa fille». Noëlle ne s’attardera pas non plus.


«Pourtant, j’ai la nostalgie du pays. J’ai voulu montrer que j’ai passé l’éponge sur toute cette vie.» Des souvenirs d’enfance, «de Saint-Jacques, des castagnes». Et le sourire se fige. «C’est de la maison dont j’ai de mauvais souvenirs, de l’ambiance familiale. La ville, j’en ai de bons. On y a traîné au bord de

la Charente. De

l’enfance avec François, la main dans la main, je n’ai que de très bons souvenirs. On prenait tout à pleines dents.»


François, ce n’est pas l’ennemi public numéro un, «l’anguille», le roi de l’évasion, le «lieutenant» de Jacques Mesrine. C’est le grand frère, le presque jumeau, «celui qui ressent les mêmes choses que moi, au même moment». Une histoire fusionnelle. Noëlle Besse raconte sa vie sans détours. Le fantôme du «petit François» la survole sans cesse. Omniprésent. Obsédant. Il n’aurait pu en être autrement. Leurs deux destins sont étroitement liés. Deux trajectoires parallèles, à quelques années d’intervalle. «On s’est croisés. Quand j’étais en prison, il était en cavale. Quand j’étais libre, il était enfermé.» Noëlle Besse n’est pas que la sœur de l’un des plus célèbres bandits que l’on dit encore d’honneur, d’un petit Charentais qui a fait cavaler les plus prestigieuses polices de France et collé des sueurs froides à tous les matons de quartiers de haute sécurité.

Noëlle Besse aujourd’hui ;

Auxiliaire de vie, 5 ans de prison pour braquage Noëlle, 61 ans, est la sœur de François Besse, surnommé « le lieutenant de Jacques Mesrine », « l’anguille » ou encore « le roi de l’évasion ». Toute sa vie a été rythmée par les tribulations de son frère.

Dès l’adolescence, elle devient sa plus fidèle alliée. Elle se marie avec un braqueur espagnol qui lui a été présenté par François. Par amour, elle le suit dans la clandestinité et commet avec lui des hold-up. Après la naissance de leur fille, le couple est arrêté.

Noëlle ressort pour vice de procédure et fait évader son mari. La cavale commence. De nouvelles infractions sont perpétrées. Ils sont rattrapés en 1987.

A la sortie de prison de Noëlle, la réinsertion est difficile. Elle devient auxiliaire de vie, mais a perdu plusieurs fois son emploi à cause de son nom.

UNE FEMME AU COEUR DU GRAND BANDITISME
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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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