Hadji Baba, le père que l’on se rêverait !
S’il est des êtres hors du commun dont on aimerait partager la proximité, Hadji Baba est assurément de ceux-là. Le XXème siècle a profondément bouleversé l’Afghanistan, mais a su préserver le caractère généreux de son peuple. Les déchirements occasionnés par les guerres incessantes ont ravagé un style de vie, des certitudes, le pays entier. Pourtant, il reste encore des espaces dans les cœurs permettant de voir la lumière de l’amour, l’envie de transmettre ce dont on est dépositaire : l’ambition et le goût des autres.
Hadji Baba est passé à côté de son fils, par manque de temps, faute de doigté sans doute. L’accueil d’un garçon, orphelin, dans sa maison donne à l’homme l’opportunité de partager une vie dont il se pensait jusqu’alors seul dépositaire. Le miracle se produit et la sagesse d’Hadji Baba se transmettra vers Djon, son fils adoptif. Avec la sagesse, il a aussi donné soif de savoir et de connaissance au jeune homme, lui faisant découvrir des mondes impensables à celui qui n’a jamais quitté sa contrée. Djon avouera au soir de la vie du vieil homme : son désir de partir conquérir le monde… Ce nouveau déchirement, cependant, ne déplait pas vraiment à Hadji… De plus, l’éloignement provoquera un rapprochement bien improbable.
Un livre captivant, envoutant qui montre le visage vrai d’un peuple fier. Un grand moment d’émotion et de découverte d’un Islam tant décrié parois….
4ème de couverture :
A l’abri des murs d’enceinte de sa maison, Hadji Baba, figure de la culture persane, prodigue son savoir ancestral au jeune orphelin Djon Ali. Lorsque le vieil homme s’éteint, son fils d’élection quitte le pays dans l’espoir de poursuivre le chemin de la sagesse. Commence alors un long périple : de la France à l’Angleterre, de la Suisse aux Etats-Unis, Djon Ali franchit des montagnes et des mers. Et s’initie, au sein de la diaspora afghane, à la vie occidentale. Le déracinement est douloureux mais l’optimisme infaillible. Entre mémoire, deuil et renaissance, « Le Jardin d’Hadji Baba » est le récit d’une odyssée bouleversante, tout en retenue et poésie. Contes aux parfums de roses et de cardamome, légendes des montagnes du Panshir forment les motifs de ce kaléidoscope tout à la fois nostalgique et moderne.
Isabelle Delloye a été successivement professeur de français à Kaboul, vidéaste au Nicaragua, céramiste à San Francisco puis libraire et éditrice à Paris. De son séjour en Afghanistan, avant l’invasion russe, elle a gardé un souvenir ébloui qui tranche sur les discours convenus sur l’Afghanistan. Après le très beau Femmes d’Afghanistan réédité chez Phébus en 2002, elle publie un nouveau roman nous contant les tribulations du jeune Djon Ali qui découvre le monde occidental.