La chanson de Julien, de Catherine Boissel

L’amour d’un monstre peut-il se concevoir ?

Dans l’Eure, en 1927, chacun panse encore les blessures de la grande guerre. Beaucoup, trop, n’en sont pas revenus. Mais les autres, ravagés par les atrocités subies tentent l’impossible équation de continuer une vie dont ils ont perdu le goût. Chez eux, les souffrances morales le dispute au physique. Puis parmi ceux ayant survécu, il y a les gueules cassées, ces sans visage n’osant sortir, que l’on craint de voir. Certes, des masques sont possibles, mais ils signalent d’autant plus que là se cache le problème !
Pauline, épouse un ancien soldat vivant caché derrière un masque de cuir. Chez lui, elle voit l’homme, celui sur qui elle sait pouvoir compter sans qu’il se dérobe. N’en déplaise à certain, car elle est plus que jolie : c’est avec lui qu’elle a choisi de vivre, avec lui qu’elle a ses enfants. Henry, son époux, élève des chevaux, un haras leurs offrant une vie confortable. Julien, le frère de Pauline a lui aussi connu la guerre. Rentré avec un bras en moins, il fait vivre la propriété de sa mère. Une mère ravie de voir revenir son fils. Derrière cette façade riante, un doute fini par prendre place. Une goutte d’huile est coincée quelque part, tout le monde est-il vraiment à la place lui étant due, qui porte vraiment un masque ?

Avec Catherine Boissel on ne risque pas de s’ennuyer ! Discrètement, elle place ses pions. On commence par un roman très fléché terroir, sentant bon la terre, le foin et l’amour malgré les vestiges d’une guerre difficile à oublier. Puis, la tension monte, tout en douceur l’auteur monte sa mayonnaise qui finit par être bien ferme. Catherine Boissel ose là où beaucoup auraient tournés autour du pot. Cela dérange, ça gratte un peu, et tel que les choses sont amenées, on le boit comme du petit lait. On se surprend de continuer à lire malgré l’heure tardive tant l’intrigue est prenante. Par un habile tour de passe-passe l’auteur nous mute un roman terroir en thriller ! Le suspense y va croissant et, lorsque baisse la pression, elle nous en ajoute une couche. Avec Catherine Boissel, tous sont coupables, mais chacun a une raison bien valable.

Un peu à la façon des romanciers brodant des thrillers en prenant des risques, Catherine Boissel pousse le bouchon un peu loin, n’hésitant pas à sortir du cadre un peu collet monté, BCBG du roman terroir pour côtoyer l’envers du décor, descendre au ras des quais de basses fosses chez ceux-là qui, bien que peu recommandables, ont un chic fou pour séduire. De séduction il est question tout au fil du livre, seules les notions de valeurs des personnages sont plus discutables que louables, mais pour bien le comprendre il vous faudra attendre la fin du roman !

Présentation de l’éditeur

Suite indépendante des Portes du bonheur. En 1927, dans l’Eure. Pauline, épouse d’un ancien soldat au visage dévasté, et mère comblée, découvre les autres ravages de la Grande Guerre… Qui occupe la ferme familiale et prétend s’appeler Julien, comme son frère adoré ?
Eté 1927. Unie à Henri par une passion toujours intacte, Pauline mène une vie douce entre les siens et le haras des Tilleuls, un des plus réputés de l’Eure. Seule ombre : la crainte mêlée d’aversion de Fanfan envers son père en raison de son visage mutilé par la Grande Guerre. Ce bonheur presque tranquille vole en éclats pour Pauline lorsqu’elle intercepte une lettre de l’hôpital Sainte-Anne à Paris : un patient amnésique et paralysé à la suite d’un traumatisme de guerre affirme s’appeler Julien Vautier. Dès lors, d’anciens soupçons de Pauline renaissent : celui qui habite la ferme familiale, Julien, son frère chéri, serait-il un imposteur ?
Pour la première fois depuis son mariage, Pauline agit en cachette d’Henri. Bientôt, la jeune femme est placée devant un cruel dilemme…

Un peu de l’auteur

Catherine Boissel a grandi à Isigny-sur-Mer, dans le Calvados, au seuil des marais du Cotentin où vit sa famille depuis de nombreuses générations. Elle conserve un souvenir émerveillé de son enfance insouciante et libre au cœur de ce paysage sauvage et grandiose. Ingénieur d’études, elle travaille à l’Université Caen-Normandie (ESPE).
Ecrire des œuvres de fiction est resté pour elle un rêve pendant de nombreuses années. D’abord spécialisée en littérature jeunesse, elle a rédigé des articles dans des revues professionnelles destinées aux enseignants, ainsi qu’un essai consacré aux contes traditionnels.
Alors qu’elle n’y comptait plus, au milieu des années 2000 un château fort en ruine au cœur des marais de Carentan lui souffle sa première nouvelle de fiction. Celle-ci est d’abord publiée dans un magazine, puis en recueil avec six autres textes. Suivent alors trois romans réunissant ses trois grandes passions : les marais du Cotentin, les chevaux et le Moyen Age. Dans Les Portes du bonheur, si on retrouve les marais et les chevaux, elle aborde une époque plus proche de nous qui, pour des raisons familiales, lui tient beaucoup à cœur : la Première Guerre mondiale.

Source bio & photo Lisez.com

Détails sur le produit

• Broché: 407 pages
• Editeur : Presses de la Cité (6 juin 2019)
• Collection : Terres de France
• Langue : Français
• ISBN-10: 2258163307
• ISBN-13: 978-2258163300
• Dimensions du produit: 13,9 x 2,8 x 22,7 cm

 

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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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