Noir côté cour, de Jacques Bablon

C’est un immeuble banal avec vue sur cour, cinq étages dans lesquels la vie trouve sont chemin. Pour rappel, la définition de la vie est naître, se reproduire, manger et mourir. Donc, au premier, des locataires de passage pour une nuit partent en laissant des trainées de sang suite à l’attaque du Fouquets par Black-bloc et les gilets jaunes. Au second c’est un homme seul qui a recueilli une sans papier, belle à faire se damner un saint. Le saint dont il est question loge au cinquième dans un studio. Pour le troisième, c’est un ex importateur actuellement allongé avec une balle dans la tête. Au quatrième on fait la fête en faisant beaucoup de bruit. Puis, il y a cette enveloppe que détient le jeune du cinquième. Une enveloppe très lourde, chargée des preuves pouvant conduire le type du second en taule pour longtemps. Bref, un immeuble qui regorge de vie, où on meure vite et où on rêve d’amour !

Jacques Bablon nous sert ici un roman noir, avec des personnages tordus, capables du pire en rêvant d’amour. Ses personnages, à même de tuer plus facilement que de séduire une fille, vivent presque en autarcie dans cet immeuble. Certains y sont depuis toujours. Ils s’y sont reproduit, ont laissé derrière eux les morts, mais sont scotchés sur place. C’est violent, c’est rapide mais n’est-ce pas ainsi que va la vie ? Puis comme rien est simple, la sans papier n’est pas celle qu’elle prétendait être, Le type de troisième a payé pour un autre… Jacques Bablon nous promène en rebondissant toujours un peu plus vers la face sombre tapie derrière l’envie, la jalousie et tous les bons sentiments du genre à filer de l’urticaire aux aigris. Il est vrai que pour les aigreurs, une vue sur cour, des mystères, des non-dits et des entre-soi sont des facteurs facilitants. Un coupable putatif à chaque étage, sauf celui du déjà mort avec du plomb dans la tête, semble trop beau et trop facile…

Présentation de l’éditeur

Dans ce nouvel opus, Jacques Bablon – usant là encore de son style minimaliste, évitant le superflu, tendant à l’ascèse – va nous entraîner dans la cage d’escalier d’un immeuble parisien très intrigant. Avec lui, nous allons monter les étages un à un, nous arrêtant à chaque palier. Et en poussant la porte des locataires, Jacques Bablon va nous laisser entrevoir des pans entiers de leur vie… Une vie qui aurait pu couler des jours relativement paisibles. Mais l’ironie du sort semble vouloir s’en mêler… On va découvrir leurs aventures personnelles, tumultueuses, qui pourraient peut-être les entraîner vers le chaos… Le mélange est savoureux. La famille est omniprésente comme si l’auteur avait voulu lui donner le rôle principal… Elle est naturellement source de problèmes qui tourneront parfois au cauchemar. Monde pourri ? Désespérant ? Pas totalement. Reste une petite lumière. Tant qu’il y a de la vie… Et comme d’habitude avec Jacques Bablon, on va retrouver dans cet excellent roman noir, son don pour donner chair à ses personnages, leur apporter une profondeur qui ne peut que nous faire courir d’un étage à l’autre pour suivre leur destin… L’écriture claque, égratigne, dézingue jusqu’à en devenir jubilatoire !

Un peu de l’auteur

Sa mère est née à Saint-Pétersbourg, lui à Paris en 1946. Il passe son enfance dans le 93 à taper dans un ballon sur un terrain vague triangulaire… Ado, il décide de devenir guitariste et de chanter du Dylan pour pouvoir draguer les filles… Mais devant le peu de succès récolté il préfère s’acheter une pile de disques (les Stones, Mozart, les Beatles et compagnie…) et un Teppaz. Plus tard l’exaltation artistique lui tombe dessus par hasard grâce à la peinture. Après avoir dessiné des bols, des cafetières, des pommes et des femmes nues, il devient professeur à l’École supérieur des arts appliqués. Parallèlement à sa carrière officielle d’enseignant heureux, il publie des BD chez Casterman et devient scénariste dialoguiste de courts et longs métrages. Il a toujours eu besoin de voir loin pour survivre, c’est pourquoi il habite en haut d’une tour. Mais le pire, c’est que des années après, il ne sait toujours pas où est passé son Teppaz…

 

Détails sur le produit

• Poids de l’article : 200 g
• ISBN-13 : 978-2377221066
• Broché : 176 pages
• ISBN-10 : 2377221068
• Éditeur : Jigal Editions (15 septembre 2020)
• Dimensions du produit : 12.5 x 2 x 19.5 cm
• Langue : : Français

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A propos Jérôme Cayla

Chroniqueur littéraire, lecteur, auteur de deux romans : Mathilde et Trois roses blanches. Je travaille habituellement avec les services presse des maisons d'éditions Me contacter par Mail sur contact Presse pour les livres en services de presse.
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